Soudain débarque un personnage énigmatique.
Une apparition masculine qui surgit de loin en loin sur les toits des immeubles alentours, se posant comme un oiseau. C’est le Bird du titre qu’interprète l’acteur allemand Franz Rogowski, toujours parfait, avec son physique très particulier et sa manière de parler très spéciale. Il s’attache aux gestes, plutôt qu’aux mots.
Dès lors, dès les apparitions de Bird, le film change de registre, sortant de sa zone de confort pour voyager dans le domaine de l’imaginaire et de la poésie.
Bird – mais existe-t-il vraiment ? - va aider l’adolescente dans son désir de changer d’horizon et de sortir de cette vie au ras du bitume, quoique la réalisatrice filme au mieux la nature, toujours très belle, est superbement photographiée avec gazon et herbes folles où des insectes volètent.
Le film n’est cependant pas contemplatif. Entre douceur et rage, il va vite avec une musique rock pétaradante et dynamique et des moyens de locomotion tout aussi rapides, passant de trottinettes en folie à de rapides scooters.
Peut-être que ce Bird est un ange gardien. Rien ne le dit, mais on peut laisser vagabonder son imagination lorsqu’on assiste à ses bienfaits. Cependant, il est lui-même en quête de ses propres parents. Et s’il retrouve son père, celui-ci nie toute paternité.
Ainsi, le spectateur va de surprise en surprise, dans ce film totalement insolite et déconcertant.
Sélectionné au dernier festival de Cannes, « Bird » est reparti sans prix alors que bien souvent Andrea Arnold a obtenu le Prix spécial du Jury, alors que ce film a fortement retenu l’attention du public en tout cas.
Caroline Boudet-Lefort