Cinéaste de la ville et des corps par excellence, toute l’œuvre de Ferrara est une mosaïque composée de poèmes urbains, dense, complexe et quasi pamphlétaire. Les films montrent les effets que produisent les politiques à l’œuvre et les valeurs qu’elles génèrent, sur les corps et la psychologie de ses personnages pétris de croyance et d’idéal. Amour et argent, souffrance et tendresse, faute et rédemption, valeur familiale et action criminelle, tout se heurté, tout est conflit, tout s’agence pour produire inéluctablement de la tragédie.
Ferrara évoque souvent Cassavetes, Fassbinder, Pasolini comme des cinéastes frères. Comme eux, il manie les contradictions thématiques et formelles pour exposer, d’abord et avant tout, des expériences humaines qui se confrontent à un monde où domine l’injustice, pour en déceler la cause.
Edito de Kaloust Andalian
SNAKE EYES d’Abel Ferrara (Etats Unis, 1993, 1h48, VOSTF) Mercredi 26 octobre à 20h30 Suivie d’un débat avec Abel Ferrara
Histoire d’un cinéaste dont le projet La Madone des Miroirs, est de filmer la dernière nuit d’un homme et d’une femme. Sarah Jennings et Francis Burns tiennent les rôles principaux du film, mais ce dernier refuse de donner la réplique à une actrice de la télévision. Le tournage tourne au naufrage…
S’écartant du cinéma de genre qui lui valut une reconnaissance publique, Abel Ferrara signe ici, un film introspectif et autobiographique sur les coulisses d’un tournage où réel et fictionnel se confondent. L’époustouflante performance de Madonna dans le rôle de l’actrice demeure à ce jour inégalée dans sa carrière au cinéma