| Retour

Fin de cet événement dans 1 mois - Date du 20 novembre 2024 au 22 décembre 2024

À ne pas rater : « La plus précieuse des marchandises » de Michel Hazanavicius

Au grand étonnement de chacun des festivaliers au dernier Festival de Cannes parmi la sélection des films en compétition, il y avait un film sous formes de dessins réalisé par un cinéaste renommé, Michel Hazanavicius.

Il a lui-même effectué les dessins pour illustrer un très attachant conte écrit par Jean-Claude Grunberg et que Daniel Benoin avait présenté en pièce de théâtre, à Anthéa,, il y a quelques années.
Cinéaste bien connu de films parfois multi primés dans les festivals tel « The artist » (2011), Michel Hazanavicius a donc réalisé cette fois un film émouvant avec ses propres dessins illustrant une adaptation de «  La plus précieuse des marchandises  » : une évocation de la Shoah et une mise en garde contre l’intolérance.

1942, en Pologne, Pauvre Bûcheron et sa femme recueillent un paquet jeté d’une fenêtre d’un des nombreux trains qui traversent leur région. C’est un bébé enveloppé dans un châle d’un tissu précieux. Ils s’attachent à l’enfant qui deviendra pour eux « la plus précieuse des marchandises ».
Jean-Claude Grunberg a composé une histoire très émouvante en racontant, avec humour et sensibilité, la barbarie humaine et son atrocité. Une ironie poétique termine ce conte avec une note d’espoir.

Pour l’adapter au cinéma, Michel Hazanavicius a réalisé lui-même des dessins très simples qui, faisant preuve d’une grande délicatesse, sont tout à fait appropriés à ce qu’ils racontent : l’animation permet une distance idéale en laissant une indispensable place à la poésie et à l’onirisme. Reproduire avec des comédiens une réalité aussi cruelle que celle d’Auschwitz aurait pu donner dans le mauvais goût.
Le dessin fonctionne idéalement pour une évocation émotionnelle, sans rien de vivant, et montre sans obscénité les corps décharnés et les visages statufiés par l’effroi. Seul, le son – voix off et musique - apporte la vie.

Quelques jours avant sa disparition, Jean-Louis Trintignant avait enregistré la partie du narrateur, et sa voix semble venir de si loin !

Dominique Blanc et Grégory Gadebois prêtent leurs voix à Pauvre Bûcheron et à Pauvre Bûcheronne (ils n’ont pas d’autres noms). La partition inédite de la musique d’Alexandre Desplat ajoute le reste pour donner toute l’émotion possible.

Car, ce film sans comédiens, célèbres ou pas, était sans doute le plus déchirant de la sélection cannoise. Difficile, sinon impossible, de retenir ses larmes !

Caroline Boudet-Lefort

Sortie ensalles : 20 novembre 2024 | 1h 21min | Animation, Drame, Historique
Visuel de Une (détail) ©EX NIHILO - LES COMPAGNONS DU CINEMA - STUDIOCANAL - FRANCE 3 CINEMA - LES FILMS DU FLEUVE

Artiste(s)