En lisant le dossier de presse, l’on découvre une histoire tirée de faits réels
"Judith C. Brown a découvert cette histoire par hasard dans les archives de Florence. Elle a ouvert une boîte et y a découvert le verbatim du procès de Benedetta qui s’est tenu au début du XVIIe siècle. Elle a été très impressionnée et intriguée. C’est un document rare, on ne connaît pas d’autres procès de lesbienne dans l’histoire de la chrétienté"
Cela est assez mystérieux et intriguant pour vouloir découvrir le nouveau VERHOEVEN.
Coté acteurs :
Virginie Effira est plutôt éclectique dans ses choix de rôle, BENEDETTA ne déroge pas à la règle. L’actrice campe ce personnage atypique, manipulateur, et certainement habité par autant de démons que de dévotions, de manière étonnante et plutôt habile.
Daphné Patakia, l’actrice Gréco-Belge, star d’Ovnis, donc l’actualité est aussi teintée d’un court-métrage de Yorgos Lanthimos « Nimic » et prochainement du film « Les Cinq Diables » de Léa Mysius, donne la réplique à Benedetta en campant Bartolomea, une ingenue traquée et battue par son père incestueux, qui trouve refuge au couvent de la ville de Pescia en Toscane.
C’est au sein de ce couvent qu’elle est accueillie par Benedetta.
Ajoutons à cela une Charlotte Rampling convaincante en mère supérieure, et un Lambert Wilson tout aussi à l’aise dans le rôle du Nonce, et nous pouvions imaginer une brillante adaptation de cette histoire.
Un amour lesbien, la découverte sexuelle, le plaisir interdit, au delà du couvent la pandémie de peste sévit, il n’en faut pas moins pour que VERHOEVEN s’empare du sujet, et nous sorte un film fort et poignant.
Et bien pour notre part il n’en est rien.
Au dela de la performance de Virginie Effira, et des acteurs qui sont tous plutôt justes et pertinents dans leurs interprétations, le film n’accroche pas.
Comme à son habitude VERHOVEN va toujours assez loin dans ses demonstrations, que ce soit dans les scenes de tortures ou de sexe, mais aussi très à l’aise avec la nudité des protagonistes, une sorte de pornographie sans le dire, du reste plusieurs festivaliers ont été choqués sur plusieurs scènes.
D’autres approuvent le génie de la mise en scene.
L’humour particulier n’est franchement pas le meilleur à retenir, mais bon les goûts et les couleurs vous me direz..
Comme Basic Instinct en son temps, VERHOEVEN nous laisse encore sur notre fin, et sur l’étrange question de savoir si nous sommes dans le mensonge total ou la maladie dans les tribulations pour les moins habitées de BENEDETTA.
Un film qui n’est certainement pas pour tout public, et de notre avis, certainement pas le meilleur VERHOEVEN.
En tout état de cause, ce film partage les critiques sur la croisette, et nous permet de croire que ce 74 éme Festival du Film de Cannes est désormais parfaitement lancé.
Vive le cinema retrouvé, Vive Cannes.