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Fin de cet événement Juillet 2019 - Date du 5 juin 2019 au 31 juillet 2019

PARASITE de Bong Joon-ho

La famille préoccupe de plus en plus les cinéastes asiatiques. L’an dernier la Palme d’Or était revenue au Japonais Kore-Eda pour « Une affaire de famille », cette année la Palme d’Or a été attribuée (à l’unanimité du jury) au Sud Coréen Bong Joon-ho pour « Parasite », où il s’agit de deux familles aux statuts sociaux très différents, dont l’une s’infiltre peu à peu dans la prestigieuse maison de l’autre.

Allant du particulier au global, le film brosse le portrait de la société coréenne contemporaine faite d’un peuple de plus en plus paupérisé et d’une bourgeoisie enrichie et tape-à-l’oeil, prouvant deux classes sociales opposées, à jamais irréconciliables. Ici, c’est comme partout, où le manque d’espoir d’un monde égalitaire s’accentue.

La famille Kim vit entassée dans un sous-sol insalubre, à la merci d’inondation à la moindre averse. Parents et enfants sont au chômage et vivotent en pliant des emballages de pizzas. Tandis que la famille Park habite une somptueuse maison aux baies vitrées s’ouvrant sur de la verdure. Grâce à un ami, le fils Kim est introduit dans la riche famille Park pour donner des leçons d’anglais à la fille qui tombe amoureuse de lui. S’incrustant un à un, tous les autres membres de la famille vont trouver un emploi dans la riche demeure par des moyens subversifs, s’infiltrant sans aucune idée malveillante, simplement c’est pour chacun une question de survie, un moyen de gagner sa croûte.
En bourgeois guindés ou nantis suffisants, sinon méprisants, la famille de la classe supérieure a une vie mécanisée, comateuse et névrotique, sinon phobique. Les Park ne supposent pas que les personnes employées chez eux sont de la même famille, mais ils perçoivent chez eux une similaire odeur désagréable, comme celle sentie dans le métro.

Avec des rebondissements inattendus, « Parasite » mêle satire sociale et suspense avec un talent surprenant.

Les prolos magouilleurs, de plus en plus à l’aise dans cette maison, vont en abuser, mais tout va se transformer à leur insu et tourner tragiquement un jour d’absence des patrons alors qu’ils étaient certains de maîtriser la situation.
Avec ses mélanges de genres, ses ruptures de ton brutales et son humour noir, Bong Joon-ho est un raconteur d’histoires diaboliques, un grand metteur en scène et un observateur acéré de son pays à la société matérialiste et ultralibérale, imitant les Etats-Unis. Ainsi la belle maison moderne donne la métaphore d’un pays où les pauvres vivent comme des rats relégués au sous-sol, victimes d’inondation dès qu’il y a une pluie diluvienne.

|Copyright The Jokers / Les Bookmakers

Bong Joon-Ho retrouve son acteur fétiche Song Kang-ho, héros en 2003 de « Memories of Murder ».

Lee Sun-Kyun, et tous les autres comédiens sont impeccables, chacun parfait dans son personnage. De plus, on ne peut qu’admirer l’ampleur impressionnante de la mise en scène avec de larges panoramiques. Bref, une Palme d’Or bien méritée pour le film devenu le chouchou de la Croisette durant les derniers jours du récent Festival de Cannes.
Caroline Boudet-Lefort

Date de sortie 5 juin 2019 (2h 12min)
De Bong Joon Ho
Avec Song Kang-Ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong plus
Thriller
Photo de Une : |Copyright The Jokers / Les Bookmakers

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