Zabou Breitman s’attaque pour la première fois de sa protéiforme carrière artistique à la réalisation d’un film d’animation.
Les Hirondelles de Kaboul, c’est l’adaptation du roman de Yasmina Khadra, l’histoire de Mohsen et Zunaira, deux jeunes amoureux dans Kaboul occupée par les talibans. Aux côtés de la graphiste Eléa Gobbé-Mévellec, le film raconte leur histoire entre violence, répression et espoirs.
Jean-Claude Deret, (le père de Zabou Breitman) dont ce fut le dernier projet est un fabuleux Nazish à la voix frêle, c’est au dire de la réalisatrice ce qui lui restera de plus beau.
Un vol d’Hirondelle, parcours Kaboul, l’on y découvre Atiq, le courageux guerrier moudjahid reconverti en geôlier, qui traîne sa peine avec sa femme atteinte d’un cancer incurable. Le goût de vivre et de liberté a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité, mais qui ne peut que se soustraire aux limites qu’imposent ce régime d’inculture et de prosélytisme religieux.
Son épouse Zunaira, avocate, merveilleusement belle, et magnifique dessinatrice, à une soif de vivre et l’envie de partager sa passion au-delà des frontières, avec un rêve somme toute simple, celui de fonder une belle famille, unie dans l’amour et la liberté de vivre ; mais la répression Taliban plonge les protagonistes dans leurs noirceurs destructrices et Zunaira est désormais condamnée.
Ce film d’animation est poignant, déchirant, révoltant.
Comment en ressortir sans une émotion certaine ? Comment pourrait-on être insensible à tant d’obscurantisme ? Cette évocation de « la nuit qu’aucun soleil ne peut rallumer » est tout simplement magnifique.
Ce film c’est aussi un cri, un espoir, celui des jeunes, de l’indispensable culture, d’une autre vision que celle imposée par ces fanatiques Talibans ou toute liberté est interdite et sévèrement condamnée, ou tout rire et toute joie sont à proscrire.
Alors dans un monde ou même les hommes les plus sages se compromettent dans des actes indignes, il reste encore une force derrière certains Tchadris, ces filles, ces femmes, ces mères représentent certainement l’avenir de ce pays.
Entendra-t-on encore de la musique à Kaboul ? Cette Phrase lentement effleurer par Mohsen, vibrera encore longtemps après le visionnage.
La vie est donc faite de sacrifices pour ceux qui œuvrent pour la liberté, et tant qu’il restera de l’humanité et de l’amour, toutes les hirondelles éprises de liberté s’envoleront vers un possible espoir de ramener le soleil à Kaboul.
Véritable coup de cœur de cette sélection dans tous les sens du terme, un film à voir.
LES HIRONDELLES DE KABOUL de Eléa GOBBE MEVELLEC, Zabou BREITMAN
Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira sont jeunes, ils s’aiment profondément. En dépit de la violence et la misère quotidiennes, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.