Elle ne supporte pas que ce décor naturel soit gâché par l’installation de pylônes électriques et par la nuisance dangereuse de toute industrie polluante. Cette Islandaise aime son pays pour sa beauté et l’intégrité de sa nature. Radicale, cabocharde, réfractaire à une loi qu’elle conteste et à l’impact sur l’environnement car cela implique de souiller des paysages qu’elle adore.
A elle seule, elle est un volcan islandais, un de ceux qui pourrait bouleverser la marche d’une certaine modernisation.
Sa vie tranquille est devenue un combat, le jour où elle a décidé de saccager ces piliers en lançant des flèches grâce à un arc qu’elle utilise avec talent. Bien visé ! Réussite totale, à la suite de quoi, une grande partie du pays est paralysée par une énorme – et mystérieuse ! – panne générale.
Aussitôt branle-bas de combat pour trouver la raison. Alarme générale, poursuite dans cette lande, où Halla croise des policiers aussitôt lancés à la recherche du coupable. Bien sûr, personne n’irait soupçonner cette citoyenne modèle qui heureusement a trouvé une maison isolée où vit un anarchiste qui lui vient en aide. Elle est courageuse mais dépassée par l’ampleur que prennent ses actions.
Don Quichotte au féminin, elle se bat contre l’impossible en pensant que notre monde doit changer.
Oui ! Certes ! Mais, comment faire ? Qui tire les ficelles ?
Halla a une soeur jumelle. Celle-ci ne pense qu’à sa démarche spirituelle, souhaitant la poursuivre dans un coin reculé de l’Inde. Son billet d’avion est déjà pris pour ce grand départ. Les deux soeurs dont donc très différentes, respectant chacune la démarche de l’autre tout en la jugeant « allumée ». Le combat acharné, mais solitaire, de notre héroïne ne cesse que lors de l’annonce de l’arrivée inattendue, mais profondément souhaitée, d’un enfant à adopter... Malgré la prison, suite à sa condamnation, elle pourra faire face à cette situation grâce à un mic-mac très futé organisé par sa soeur.
Drôle, vivifiant, inventif, cet attachant portrait de femme faussement ordinaire est superbement interprété par Halldora Geirharosdottir dans un rôle très physique où elle doit gravir des collines escarpées, se glisser dans des grottes, courir, nager...
Après « Des chevaux et des hommes », Benedikt Erlingsson a réalisé ce second long-métrage sélectionné par la semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, où il était très attendu, des rumeurs positives circulant déjà.
Le film a emballé de nombreux spectateurs préoccupés par le changement climatique, et aussi les autres, séduits par l’humour, l’audace et l’originalité du scénario vraiment très malicieux. Sans compter les magnifiques paysages authentiques et vierges – sauf ces verrues d’un modernisme agressif.
« Woman at war » est très sympathique, très positif, presque naïvement positif, mais pourquoi pas si cela fait plaisir !
Caroline Boudet-Lefort