Ce n’est pas un inconnu qui revient sur la croisette, pour son dernier film, Michael HANEKE palme d’or en 2012 avec son superbe "Amour", et en 2009 avec DAS WEISSE BAND n’a pas lésiné sur le casting : ISABELLE HUPPERT, JEAN-LOUIS TRINTIGNANT, MATHIEU KASSOVITZ, FANTINE HARDUIN, FRANZ ROGOWSKI, LAURA VERLINDEN, afin de nous délivrer une satire de la bourgeoisie française..
Comme tous les happy ending, c’est la fin qui est la meilleure.
Haneke à Cannes c’est pour ainsi dire le Boss, avec une telle cinématographie et un tel palmarès difficile de ne pas être attendu.
Ce Happy End est-il le Haneke de trop ?
Une ado filme son quotidien avec son portable, mais sa vie va se trouver perturbée par la tentative de suicide de sa mère, de ce fait elle est recueillie par son père, héritier d’une grande famille du BTP du nord de la France.
Ce dernier est interprété par Mathieu Kassovitz chirurgien en chef au CHU de Lille qui vient de refaire sa vie avec une femme plus jeune, tous deux jeunes parents d’un garçon né de cette union.
Il est évident qu’Eve n’avait plus de lien avec son père et sa famille Calaisienne. Au fil des jours elle fait donc connaissance de cette branche familiale et principalement avec son grand-père, qui au delà de son âge (85 ans), n’a d’espoir que d’arrêter sa vie et tente de trouver certaines complicités au sein de son entourage pour l’aider à le faire.
Sa tante (Isabelle Huppert) gère désormais l’entreprise familiale de BTP LAURENT après le limogeage de son fils du poste de directeur général car ce dernier n’avait ni la carrure ni la force de le faire d’autant plus lorsque des difficultés surviennent sur un chantier.
Nous suivons donc la vie de cette famille bourgeoise au travers du prisme d’Eve, les clichés sont tous présents, comme le couple de Marocains gardiens et intendants de la propriété familiale ; les petites complaisances, les trahisons, les infidélités, tout ce petit monde cache souvent quelque chose et certainement un manque de compassion généralisé sous couvert d’une éducation propre et bien rangée.
Le film est souvent long, quelquefois même lourd, presque convenu et ne ressemble donc pas à la finesse des autres œuvres de Haneke.
Seul le grand père campé par le jeu d’un Jean-Louis Trintignant toujours juste et au comique certain sort un peu le film de cet édulcorant bourgeois
Comme le laisse donc entendre son titre, le meilleur est pour la fin, nous retrouvons dans les 8 dernières minutes le maestro Haneke.
Dommage, c’est un peu tard.
