Vous êtes Président de l’association Regard Indépendant. Quel est l’objet de cette association ?
L’objet de notre association est de soutenir la création dans les Alpes-Maritimes : à la fois création cinéma et vidéo. Nous aidons les réalisateur amateurs à faire leurs films grâce à des ateliers qui ont lieu toute l’année.
Nous avons plusieurs actions autour de la création. Des actions de formation notamment avec la formation à l’écriture de scénario grâce à des ateliers tout au long de l’année et la formation au Super 8 avec les collections de super 8 organisées tous les ans. Les personnes doivent faire un film de 3 minutes en Super 8 sur un thème imposé. Cette année, le thème est « Interdit(s) ». Ces formations sont proposées aux réalisateurs amateurs et confirmés, mais également aux associations qui relayent notre action dans les autres régions.
Nous proposons également une diffusion de ces films créés tout au long de l’année grâce aux Rencontres Cinéma et Vidéo, qui ont lieu une fois par an à Nice et à quelques soirées ponctuelles. La 14e édition du festival « Rencontres Cinéma et Vidéo » a lieu du 29 novembre au 1e décembre prochain au Volume, Cinéma Mercury et MUSEAAV.
La saison actuelle offre pléthore de festivals de cinéma (Un Festival c’est trop court, la Samain du Cinéma Fantastique…). Quelle est l’identité de votre festival ?
L’identité de l’association et du festival a évolué.
Au début, il y avait peu d’autres festivals, donc nous étions assez polyvalents. Puis, avec le développement de nombreux festivals de cinéma dans la région, nous nous sommes recentrés sur le Super 8, en faisant un peu moins de diffusion qu’auparavant. L’idée est de travailler sur la formation toute l’année pour aboutir à la diffusion des films au public lors des Rencontres.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le Super 8 ?
Le Super 8, c’est la pellicule, l’argentique. C’est une matière physique, qui a un véritable rendu quand on la projette. Je trouve que cela est beaucoup plus vivant que le numérique.
De plus, la pellicule a un certain coût. Mais, comme le Super 8 est identifié comme un format amateur, la pellicule de Super 8 est plus abordable.
Enfin et surtout, c’est LE format utilisé pour les films expérimentaux, par les réalisateurs indépendants. Le Super 8 recèle un certain charme avec un « grain », une qualité de couleur qui évoque parfois les films de famille, le temps qui passe…
Même à Hollywood, ils utilisent imitations du Super 8 pour mieux faire passer des sentiments.
Vous accorderez une place importante aux films en super 8 anglais. Qu’est-ce que les « Straight Eight », prévus dans votre programmation ?
Nous allons diffuser les meilleurs films du festival londonien les « Straight Eight ». Ce festival est dans le même état d’esprit que les Rencontres Cinéma et Vidéo. Il est très connu en Angleterre des fans de Super 8. Nous nous sentons proches de leur système, c’est un peu notre « modèle ».
Vous prévoyez dans votre programmation une improvisation théâtrale autour de films de vos éditions précédentes. Dites-en nous un peu plus…
Nous avons d’abord testé l’idée des cinés-concerts : des musiciens sont face à des films Super 8 et doivent improviser dessus selon ce que les images leur inspirent. C’est ce que nous avons fait il y a 2 ans, au Forum Jacques Prévert à Carros, avec les élèves des ateliers de Musiques Actuelles du Volume.
Puis, dans la même année, cela nous a donné l’idée de le faire avec des comédiens de théâtre. Ils regardent dans l’après-midi une douzaine de films, puis le soir, 4 films sont diffusés parmi cette sélection et les comédiens doivent improviser face au public. C’est un véritable défi ! Mais cela rend encore plus vivants les Super 8.
Le thème de la « Collection de Super 8 » diffusée samedi 1e novembre est « Interdit(s) ». Jusqu’où irez-vous ???
Ça sera le moment-phare du festival, où seront projetés les films « tournés-montés » travaillés tout au long de l’année. Un jury sera également présent pour désigner le gagnant.
Le principe est de montrer ces Super 8 constitués de bobines de 3 minutes qui tournent dans la continuité. Il y a un certain suspense, car je suis le seul à les visionner, juste une fois pour les monter et les préparer à la projection. Les réalisateurs eux-mêmes ne peuvent pas visionner leur film, car cela détruirait la bobine. C’est donc du cinéma brut et intense ! Comme son nom l’indique, c’est « tourné », puis « monté », et c’est tout !
Je suis en train de terminer le visionnage des films et je n’ai pas vu de réalisations qui sont dans la provocation gratuite. C’est plutôt des films qui donnent du sens à l’interdit. Par exemple, un des films décrit un mariage forcé au Liban. Ce sont plus des films qui font réfléchir sur l’interdit.