Lancé en 2006 le Festival International de la Gastronomie de Mougins est devenu aujourd’hui une référence dans le paysage gastronomique international. Lieu d’excellence par nature, Mougins est fier d’accueillir pour sa troisième édition 100 chefs étoilés venus du monde entier partager et faire partager leur passion.
Durant trois jours, les Etoiles de Mougins permettent à tous les festivaliers de s’octroyer une parenthèse d’exception au gré des évènements
Un Festival résolument féminin
« La Femme est l’avenir de l’homme » chantait Jean Ferrat, l’est-elle aussi en cuisine ?
Dans tous les cas, elle est sans aucun doute son passé car tous les grands chefs revendiquent le rôle essentiel tenu par une mère ou une grand-mère dans leur formation, dans leur apprentissage des rudiments de la cuisine.
Il n’est ainsi qu’à écouter les prestigieux invités d’honneur accueillis à Mougins pour s’en persuader : Roger Vergé : « Tout petit, je passais mes dimanches chez ma tante Célestine qui concoctait les menus du déjeuner familial » ; Christian Willer : « j’ai été élevé à la campagne dans la cuisine familiale » ; Marc Veyrat : « j’ai passé ma jeunesse à Manigod dans une ferme traditionnelle où ma mère cuisinait les produits du coin ».
Et pourtant, l’histoire officielle de la gastronomie ne leur a pas fait la part belle. A une époque où Chatillon-Plessis dans La vie à la table à la fin du XIXe siècle, paru en 1894, disait : « Les bonnes cuisinières ne sont pas rares, à notre époque, bien qu’on puisse souvent regretter les raisons d’économie qui, dans certaines maisons, les ont fait substituer à des chefs ». Le grand chef Phileas Gilbert déclamait qu’il crierait « bravo et merci au législateur assez hardi qui fixerait une loi draconienne interdisant à jamais aux femmes l’entrée dans ces établissements publics - les restaurants - ».
Puis arrivent les « mères » dans les provinces françaises, noms affectueux donné à des femmes qui proposaient dans leur établissement une cuisine du terroir, loin des codes proposés par les grands chefs chez qui elles n’avaient pas été acceptées pour se former. On citera dans la région lyonnaise la Mère Guy, la Mère Filloux, la Mère Blanc à Vonnas (grand-mère de Georges Blanc, meilleure cuisinière du monde selon Curnonski en 1933) et bien sûr la Mère Brazier qui obtient les Trois Etoiles Michelin.
Longtemps restées dans l’ombre des hommes, les femmes commencent à prendre aujourd’hui le pouvoir dans le domaine de la gastronomie en général. Sur les traces des pionnières, elles revendiquent sans complexe leur autorité, leur talent, leur inventivité dans tous les domaines. Ce sont ces femmes d’exception que les Etoiles de Mougins sont fières et honorées de mettre à l’honneur cette année.
« Femme chef en France », « Femme chef à l’étranger », « Femme chef pâtissière », « Femme champagne », « Femme sommelière », « Femme viticultrice », « Femme chef boulanger », « Femme dirigeante » : toutes les tendances seront présentes à Mougins emmenées par une représentante prestigieuse.