Parmi toutes les BDs qu’il lisait à la sortie des cours et pendant les vacances, deux auteurs se sont imposés : l’immense Franquin, père de Spirou, des aventures extraordinaires de Zorglub, du Marsupilani, du génial Gaston Lagaffe et Jean Giraud, homme double, inventeur du cow-boy de western Blueberry sous le nom de Gir ainsi que d’aventures quasi mystiques et de science-fiction sous le nom de Mœbius.
Un autre auteur, un autre univers allait ensuite progressivement s’imposer : Michel Vaillant, de Jean Graton, inventeur de la BD liée au monde de la course automobile.
Comment naît une passion ?
Avant même d’avoir vu de vraies courses de voitures, Yvon s’immerge dans l’histoire et l’actualité de la Formule 1 en lisant les pages spécialisées de l’Equipe dont il découpe les articles pour les recoller soigneusement dans ses cahiers. Il s’abonne ensuite à Sport Auto, le premier magazine (créé en 1962) entièrement consacré à ce sport.
En 1971, grâce à son père qui lui fournit un laisser-passer, il va pénétrer dans les coulisses du Rallye du Maroc, une épreuve internationale qui passe par sa ville, Rabat. Le bruit des moteurs, l’ambiance, les odeurs, la tension qui y règnent vont finir de concrétiser sa passion. Émotion, beauté, vitesse, couleurs, tenues des coureurs, tout un univers qu’il fait sien et reproduit dans ses cahiers.
Il imagine et dessine très minutieusement avec des crayons de couleurs ses premières bandes dessinées. De nombreux cahiers plus tard - il a seize ans et habite Nice depuis trois ans - il peut se rendre à Monaco pour voir de très près ses idoles et surtout leurs voitures dont il connaît le moindre détail.
En 1977, avec son oncle Jacky, ils font la tournée des rédactions parisiennes des principaux magazines liés à l’automobile où il présente ses meilleurs dessins.
La revue Auto-Hebdo le contacte. Il y publie à dix-sept ans son premier dessin. Il a trouvé son style : un trait élégant et expressif à la Franquin, au service de dessins de presse humoristiques liés à l’actualité automobile.
Pendant quinze ans, il publiera ses dessins dans cet hebdomadaire et dans d’autres revues comme L’Auto-Journal, Echappement, Gentlemen Drivers, etc.
Tout en sacrifiant une grande partie de son temps libre à sa passion, Yvon poursuit des études de chirurgie dentaire et créé son cabinet à Cannes en 1985.
En 1995, il est contacté par Fernando Grande, un fabriquant de maquettes de voitures, qui lui propose de mouler en résine des figurines tirées de ses personnages caractéristiques de pilotes aux gros casques surdimensionnés et aux yeux ronds,
Ils créeront ensemble celles de Ayrton Senna sous licence de sa Fondation, puis celles de Alain Prost. Il crée aussi la maquette de la GT 40, la voiture qui a remporté les 24 heures du Mans en 1969 avec Jacky Ickx.
C’est en lisant tous les jours à son fils des histoires comme celles de Mireille l’abeille, Léon le bourdon, une série de livres pour tout petits, que va naître l’idée d’un nouveau personnage : Antoine le Pilote.
Commence alors en 2009 une série d’ouvrages où son héros va courir sur les principaux circuits du monde, à commencer bien sûr, par les 24 heures du Mans.
Yvon Amiel a trouvé son style original de narration : un grand dessin très coloré avec de nombreuses voitures par page, une mise en scène dynamique relatant un épisode de course.
Mêlant les époques, les évènements (qui pour la plupart ont réellement eu lieu), il crée des personnages intemporels, des fictions à partir de courses réelles. Les afficionados de courses automobiles y retrouvent des éléments connus, des voitures existantes avec leurs caractéristiques, les casques reconnaissables des pilotes, etc.
À la fin de chaque album, Yvon ajoute un « décodeur » permettant aux initiés et à ceux qui le sont moins de se repérer et de mieux comprendre - et donc de mieux apprécier - les subtilités de chaque histoire.
Pendant quelques années (2011-14), « Antoine le Pilote », deviendra une revue bimestrielle composée d’histoires illustrées, de jeux, d’informations, d’interviews, etc.
Antoine le Pilote va devenir célèbre dans le monde de la course automobile (il existe déjà une version en arabe de Antoine à El Jadida, publiée en 2016.
De nombreux produits dérivés apparaissent au fil du temps : tee-shirts, tableaux sur plexi et alu, casques, etc. Les figurines de pilotes réalisées avec Fernando Grande vont grandir. Certaines mesurent aujourd’hui jusqu’à un mètre cinquante.
Une nouvelle création, la Lotus d’Ayrton Senna à Monaco en 1987, au design dynamique est présentée à Fontvieille jusqu’à la fin janvier dans le cadre de la « Collection de Voitures du Prince de Monaco » au milieu de toutes les voitures réelles qui l’ont fait rêver.
Cette exposition à Monaco consacre la reconnaissance du monde d’Antoine le Pilote.
A cette occasion est présenté le 13ème opus de la saga : « Antoine au Grand Prix de Monaco » réalisée avec Gregory Ronot qui assure la mise en couleurs et la mise en pages.
C’est le premier publié par les Editions Gilletta !
Jusqu’à fin janvier
Collection de Voitures du Prince de Monaco à Fontvieille