Né en 1986, Vivien Roubaud est diplômé des Beaux-arts de la Villa Arson en 2011. Jusqu’en 2015, il est artiste résidant à La Station à Nice. En 2016, peu après les attentats de Paris et Bruxelles, il décide de s’installer à Molenbeek en Belgique et de participer à la création d’un espace d’expositions et d’ateliers d’artistes autogérés (à l’image de La Station) avec de nombreux artistes de sa génération dont Florian Pugnaire, David Raffini, Tatiana Wolska, Aurélien Cornut-Gentille, Paul Le Bras. Lauréat du Prix Révélations Emerige en 2014, Vivien Roubaud est représenté par la galerie In Situ-Fabienne Leclerc à Paris.
La galerie des Ponchettes a été construite, dans les années 1830-35, pour créer de nouvelles terrasses face à la mer et servir de halle aux poissons. À partir des années 1950, à l’initiative des peintres Pierre Bonnard et Henri Matisse et de l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne (U.M.A.M.), la galerie des Ponchettes s’ouvre aux maîtres de la modernité résidant sur la Côte d’Azur.
Depuis 2011, elle est un espace de programmation hors les murs du MAMAC et désormais un espace d’expérimentation pour les artistes.
Le projet de l’artiste à la Galérie des Ponchettes
Dans une démarche processuelle, Vivien Roubaud expérimentera les possibles fabrications d’une machine à barbe à papa produisant un « climat », un environnement atmosphérique artificiel à l’échelle de l’architecture de la galerie des Ponchettes, une halle voutée du XIXème siècle de près de 30 mètres de long.
Comment créer des nuages de barbe à papa ascensionnels à partir de la transformation et de la récupération de machines industrielles réformées et vidées de leurs fonctions ? Voilà l’un des défis que Vivien Roubaud s’est lancé. En 2010, lors du passage de son diplôme à la Villa Arson, il élabore une première machine-test composée d’une tondeuse à gazon, d’un train arrière et d’une jante de BMW, d’un désherbeur thermique, d’un raccord mécanique et d’un silo en plexiglas. Sept ans plus tard, Vivien Roubaud développe ce processus en stabilisant les conditions physiques et mécaniques inhérentes à la transformation d’une grande quantité de sucre et à son évaporation dans l’espace. Au fil du temps, un paysage de sucre évolutif et en perpétuelle mutation se dessine. Grâce à la force centrifuge, le sucre se cristallise en fins filaments. Plus la vitesse de rotation est importante, plus le filage est fin et aéré. La substance fraiche et cotonneuse, chaude et odorante, douce et gluante, ravit nos souvenirs d’enfance.
Parallèlement, une captation vidéo restitue l’expérimentation de cette machine dans un paysage végétal. Cette matière alimentaire, extraite de certaines plantes telles que la canne à sucre ou la betterave, mais qui semble totalement artificielle, se répand dans la nature, volant au vent, s’accrochant à la végétation. Cette substance proliférante n’est pas sans évoquer certains phénomènes naturels d’envahissement et d’excroissance tels que les cocons de vers à soie.
Cette installation monumentale, surréaliste et poétique propose une immersion entre le naturel et l’artificiel, développant en filigrane un questionnement sur le monde du travail (récupération, expérimentation, obsolescence) et les problématiques environnementales et écologiques (surproduction, contamination).
Le contexte
En lien avec la programmation et les collections du musée, la galerie des Ponchettes initie une programmation d’installations in situ et immersives, mettant en valeur l’architecture même de ce lieu historique.
La galerie des Ponchettes, tout comme la galerie de la Marine, a été construite, dans les années 1830-35, pour créer de nouvelles terrasses face à la mer en guise de halle aux poissons et d’arsenal à la marine sarde, tandis que l’on entreprenait l’aménagement d’une petite promenade le long de la mer (premier noyau de la future Promenade des Anglais).
La galerie des Ponchettes devient un espace d’exposition en 1950 avec une rétrospective consacrée à Henri Matisse. Premier jalon vers la création d’un musée d’Art moderne à Nice, c’est à l’initiative des peintres Pierre Bonnard et Henri Matisse et de l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne (U.M.A.M.) que ce lieu s’ouvre aux maîtres de la modernité résidant sur la Côte d’Azur : Pierre Bonnard, Marc Chagall, Jean Cocteau, Raoul Dufy. Suite à l’exposition « Arman, Klein, Raysse » de 1967, réunissant trois représentants du Nouveau Réalisme originaires de la région, la galerie des Ponchettes s’ouvre peu à peu la création contemporaine. Durant les années 1980, les nouvelles générations d’artistes résidants sur la Côte d’Azur sont privilégiées, avec des expositions thématiques sur les avant-gardes des années 1960-70 et 80 et des monographies de Noël Dolla, Bernard Pagès, Ben, Robert Malaval, Claude Gilli, etc. De 1990 à 1999, la galerie des Ponchettes est dévolue à la présentation permanente des œuvres de Raoul Dufy, avant de redevenir un lieu dédié à la création contemporaine. Depuis 2011, elle est un espace de programmation hors-les-murs du MAMAC et désormais un espace d’expérimentation pour les artistes.
Après la réactivation du Prototype improvisé de type « nuage » de Yona Friedman en 2016, Vivien Roubaud est invité à proposer un environnement spécifique à l’échelle de l’architecture. Son travail entre en résonance avec les collections du MAMAC (notamment avec l’art du mécanisme développé par Jean Tinguely et plus largement avec la poétique du détournement d’objets magnifiée par les nouveaux réalistes) et la rétrospective de Gustav Metzger présentée parallèlement au MAMAC du 11 février au 14 mai 2017.
Le mieux bien évidemment pour comprendre, c’est de vous inscrire sans tarder à la Visite buissonnière de l’exposition réalisée par l’artiste qui aura lieu le Dimanche 12 février 2017 à 11 heures !