Quelle route vous a conduit à la peinture ?
J’ai toujours fait quelque chose avec mes mains. Je rêvais la nuit que je peignais de manière récurrente la mer, alors que j’habitais les Vosges. Mon installation dans la ville de Nice a été l’élément déclencheur pour ma carrière artistique. J’ai exposé pour la première fois, en tant que professionnelle, en 2004 à Valdeblore.
Y a-t-il des peintres qui vous ont influencé ?
Ma première visite au Musée du Louvre a été très riche en émotion. On ne sait jamais quelles œuvres ou quels peintres nous ont influencé. Mais j’ai toujours été admirative des ombres chez Michel-Ange ou des peintures très tristes de l’Espagnol Murillo.
Quelle sont les techniques que vous utilisez ?
La peinture à l’huile. Elle offre un sacré panel de possibilités. C’est un peu ma technique de prédilection en matière de peinture traditionnelle. Lors de mes débuts en tant que professionnelle, je faisais énormément de peinture végétale. Tout ça été construit autour de la macrophotographie. Puis j’ai commencé à chercher ma voie et je suis retourné à mon premier amour qui est le trompe l’œil. J’ai peaufiné ma technique au cours d’une formation que j’ai suivie à l’école d’Art Mural de Versailles.
En quoi consiste le travail de décorateur intérieur ?
Je dois essayer d’apporter une solution à chaque personne qui le souhaite. J’apporte mon savoir-faire à ces personnes. C’est assez difficile dans la mesure où à chaque commande, on repart de zéro puisque les projets ne sont jamais identiques. Chaque objet, création, tableau est unique est bien sûr unique, comme l’est chaque client. C’est un métier très stimulant car j’ai un côté touche à tout.
Les métiers d’artiste décorateur et de peintre ne sont pas si éloignés…
Contrairement à la peinture, où l’on est toujours enclin au doute face à notre toile, il est inimaginable de laisser planer le moindre doute face au client. Mais j’ai pris l’habitude de me cantonner aux choses que je suis capable de faire. Il m’arrive de refuser d’honorer une commande car je ne m’en sens pas capable.
On peut dire que vous avez fait des chaises bleues, une sorte de gamme artistique… Pouvez-vous nous en dire plus ?
Un client m’a un jour demandé un projet sur le bonheur et les difficultés d’y accéder avec une connotation Niçoise. Tout de suite, les chaises bleues me sont venues à l’esprit. Aujourd’hui, je les décline sous forme de tableaux ou de bijoux. Elles sont une source d’inspiration intarissable. J’ai récemment fait breveter mes conceptions autour des chaises bleues.
Pour les Niçois c’est quand même très symbolique…
Elles font partie du paysage architectural de la ville. C’est une création à part entière de Christian Tordo, elle est très chère aux touristes. Lorsque je suis arrivé à Nice, ces chaises m’ont marquée. J’ai une vision assez idyllique de la Prom’ : on les voit face à la mer et face au soleil, c’est magique !