Par sa seule sculpture « Love » qui s’inscrit en lettres capitales avec son O incliné, Robert Indiana - de son vrai nom Robert Clarke - affiche l’emblème iconique du Pop Art. Déclinée aussi en peinture, de manière obsessionnelle, elle envahit le monde nord américain. A tel point que l’image de Robert Indiana est à jamais estampillée par cette unique sculpture !
Bien plus qu’un heureux stratagème édifiant une notoriété, son message simple et accessible lui aura fait presque tort.
La rétrospective qui lui a été consacrée en 1998 au MAMAC de Nice a cependant montré un artiste infiniment plus intéressant, plus riche et imaginatif que cette seule sculpture laisse paraître. Le développement de sa version de l’American Dream, et d’une vision ambiguë de la société de consommation, est une démarche personnelle par la reprise à son compte de signes, cercles, étoiles, du chiffre 5, de lettres capitales.
Est-ce sous l’effet outrancier de cette médiatisation que l’artiste se retire du monde en 1978, dans une île du Maine, où il a décidé d’abandonner la peinture pour se consacrer à la sculpture ? Robert Indiana, misanthrope sans être sauvage, doté d’un grand cœur, était sorti de sa retraite pour apporter son soutien à la première campagne électorale d’un certain Barack Obama, élaborant une sculpture avec le mot « Hope ».
« Hope », « Love », c’est ce dont l’Amérique de Trump et le reste du monde ont tant besoin. Puissent ces œuvres colorées et porteuses d’un message humaniste inspirer les puissants qui nous gouvernent…