Dans la première salle, l’artiste investit l’espace avec une installation de la série emblématique des ‘‘Arbres Brûlés’’, composée d’un ensemble de 28 sculptures constituées de troncs noirs calcinés.
Silhouettes majestueuses érigées en bosquets, les arbres sont ainsi ramenés à la vie et imposent leur présence troublante.
C’est afin de sensibiliser le public aux incendies de forêts que Philippe Pastor crée cette série en 2003, au cœur du Massif des Maures. Devenu symboles de la lutte contre la déforestation, ‘‘Les Arbres Brûlés’’ furent présentés à travers le monde, notamment dans le cadre de la Campagne ‘‘Plantons pour la Planète’’, organisée par l’UNEP.
La version noire ici présentée, conçue pour l’intérieur, nous remémore l’installation monumentale intégrée au Pavillon de Monaco, lors de l’Exposition Universelle de Milan en 2015 . Elle contraste avec l’installation, ponctuée de couleur, implantée le mois dernier au jardin Sacha Sosno de Nice.
Dans la deuxième salle, de grandes toiles entrent en résonance avec les sculptures. Philippe Pastor travaille, ici encore, avec le temps et la nature.
Une majestueuse peinture de la série ‘‘Bleu Monochrome’’, créée à partir de pigments naturels d’un bleu particulièrement intense, invoque les étendues infinies des mers et des océans. La matière est ici nourrie de multiples végétaux, fragiles et délicats, qui animent la surface de la toile.
Autour de cette pièce monumentale sont présentées des peintures récentes, dont certaines inédites, de la série ‘‘Avec le Temps’’. Ici la matière se déploie en flux et reflux d’éléments qui circulent et s’entrechoquent. A travers cette série, l’artiste convoque la force et la puissance des éléments naturels pour aborder le thème du changement climatique et des phénomènes d’ouragans et de tornades, qui se multiplient autour du globe.
Est-ce que ce monde est sérieux ? retenti comme un avertissement face aux blessures d’une nature meurtrie et empoisonnée.
Si l’exposition interpelle la responsabilité de l’Homme, c’est avant tout une évocation sensible du cycle du vivant, où les œuvres de Philippe Pastor expriment toute la fragilité, mais aussi la beauté, la complexité et la résilience de la nature, essentielle à l’équilibre de notre planète.