Pas besoin d’être apnéiste pour pouvoir découvrir les trésors immergés du futur musée marseillais : il suffira de s’équiper d’une paire de palmes, d’un masque et d’un tuba pour tenter l’expérience. Une plongée fantastique sur 400 m2 à la découverte d’oeuvres inédites et de la faune et la flore marine, un voyage inspiré du musée subaquatique de Cancun, qui puise ses idées dans les oeuvres de Jason deCaires Taylors, sculpteur international.
Ce nouveau musée méditerranéen sera une nouveauté en France, tout comme le musée subaquatique de Cannes, où le même Jason deCaires Taylor immergera aussi au printemps les visages de ses 8 statues (présentées au public il y a quelques semaines).
?Immergées à 5 mètres de profondeur et à moins de 100 mètres du rivage de la plage des Catalans, le musée subaquatique de Marseille accueillera une dizaine d’oeuvres sculptées par autant d’artistes différents. Leur positionnement dans les fonds marins a déjà débuté : 8 oeuvres sur 10 ont été immergées en septembre dernier. Les visiteurs nageurs pourront découvrir un buste de Neptune aux côtés des « Néreides » de l’artiste Evelyne Galinski, ou même croiser une naïade du sculpteur David Galbiati. Pour donner un avant-goût de ce musée et de ces pépites, les dix sculptures seront exposées le 14 mars prochain au GRASM de Marseille (club de plongée et d’archéologie) situé à l’Anse du Pharo.
La valorisation complète des artistes qui feront rayonner Marseille :
Christophe Charbonnel : Poseidon / Herrel : Coexistence / Evelyne Galinski : Les Néréides / Mathias Souverbie : Fish of Marseille / Davide Galbiati : La Graine et la Mer / Daniel Zanca : L’Oursin / Michel Audiar : L’ours polaire / Benoit de Souza : Les Singes de Mer / Marc Petit : Séléné / Thierry Trivès : Résilience.
Tous ont réalisé leurs oeuvres avec l’envie et la nécessité de faire passer des messages forts notamment sur le thème urgent de la protection de l’environnement et de l’écosystème sous-marin méditerranéen. Une démarche noble et sincère qui s’adresse aux marseillais mais aussi aux touristes du monde entier.
? Un musée écologique
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Après une longue bataille avec les membres de littoral 13 -défenseurs des bords de mer du côté de Marseille- le musée va finalement voir le jour, dans le plus grand respect des lieux, de la faune et de la flore. Le site sur lequel va s’étendre ce musée aquatique a été minutieusement choisi pour son espace propice à accueillir un tel projet. Non certifié Natura 2000, au contraire des Calanques, il est moins fragile que d’autres rivages.
Conçu dans le respect de la mer et de ses occupants, le musée n’a pas uniquement une fonction esthétique, culturelle et divertissante mais s’ancre dans une démarche véritablement écologique. Les sculptures placées en mer agiront sur l’écosystème à la manière d’un récif artificiel, comme celui reproduit dans les aquariums. Le ciment utilisé dans la réalisation des oeuvres est lui-même un « ciment marin inerte, sans fer, avec un pH neutre et du substrat pour nourrir les poissons », précise Antony Lacanaud. Le but étant que ce musée serve aussi d’habitat aux poissons et végétaux de bassin des Catalans. Un musée pour le plus grand plaisir des humains et des poissons.
MSM © Wallis.fr from Guillaume Ruoppolo on Vimeo.