"Vous regardez ces têtes qui vous fixent, vous ignorent ou vous renvoient un reflet inconnu (inconscient) de vous-même. Kaléidoscope de personnages, comédie humaine émouvante, grinçante, traces de souvenirs, de douleur et d’humour. Derrière ces masques de douleur, de dérision ou de méchanceté : c’est l’humain qui apparaît.
Dans ce « tête à tête » entre toile et spectateur voyeur, combat entre réel et imaginaire, MILJAN se permet des audaces, navigant entre figuration exacerbée et humour désespéré–dévastateur. Peinture parfois aux frontières de l’abstrait.
Ici les « têtes cibles », là un condamnée à la chaise électrique, plus après des personnages comme indifférents ou bien perdus dans leurs pensées. Le dialogue visuel qui s’instaure ne laisse pas indifférent : le spectateur cherche des clefs, des repères, se questionne, rejette ou adhère. Point question de seulement regarder, il faut voir !
Sortir indemne de ce « têtes a têtes » me semble impossible.
Miljan a inscrit dans ces têtes anonymes et à la fois terriblement familières : son vécu, sa sensibilité, son intransigeance.. …son sang !"
Nice le 30 mai 2013
G.BERIZZI
Mais qui est Miljan Tihojevic ?
"Né en 1951 en Yougoslavie, Miljan Tihojevic est installé à Nice quand la guerre éclate dans son pays l’empêchant d’y rentrer.
Le caractère génocidaire et tragique de cette guerre fratricide, marque définitivement l’œuvre de cet artiste, diplômé de l’Ecole des Beaux arts de Belgrade, qui désormais montrera dans ces toiles la déchirure humaine, la monstruosité que chacun porte en soi et qui pousse parfois l’homme à commettre les pires atrocités.
L’inhumanité de ses têtes cassées et de ses corps meurtris dont les contours sombres laissent jaillir du plus profond de leur douleur un embrasement de couleurs, témoigne de la barbarie, au-delà de tout parti pris politique ou moral.
Mais dans le travail de Miljan Tihojevic, on peut également voir toute la palette des interrogations humaines liées à la destinée. A ce qui aurait dû advenir et qui a explosé au profit d’une trajectoire démente, posant la seule vraie question qui bouleverse les hommes : quelle est la valeur d’une vie ?"
Nice le 28 mai 2013
D. BARBAT