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Moya peint sa version du martyre de Saint Sébastien

Par ordre de ses anges, sans doute. Et aussi sur une idée du précédent maire du village du Mas, Fabrice Lachenmaier, qui a été poursuivie par l’actuel premier magistrat, Ludovic Sanchez... Sur la voûte arrondie de cette minuscule chapelle de montagne, Patrick Moya a peint l’histoire de Saint
Sébastien. Après celle de Clans achevée en 2007, c’est la deuxième chapelle dans laquelle l’artiste niçois met sa patte.

À l’échelle du village

"Quel peintre ne rêve d’avoir sa chapelle ! Dès celle de Clans, Ben m’enviait déjà beaucoup..." s’amuse celui qui avait d’abord imaginé installer des écrans vidéo dans ce lieu. Nous préférerons cette version plus "classique", même si le mot ne correspond pas vraiment à cette œuvre.

La chapelle est à l’échelle du village. De son parvis, on embrasse d’un coup d’œil un espace immense. Ses murs sont désormais habités de nombreux personnages, à commencer par la célèbre brebis clonée Dolly, qui pose comme un anachronisme, assez éloignée tout de même de saint Sébastien percé de flèches, visé par ses archers à visages juvéniles qui jamais ne voulurent tuer cet homme tant ils l’aimaient. La chapelle, non consacrée, fut bénie lors de sa récente inauguration par l’aumônier des artistes Yves Marie Lequin. Mais le miracle est aussi d’ordre esthétique. On reconnaît les thèmes de la réalité magique du peintre : le clone, l’avatar, les masques, les métamorphoses, les transfigurations, les anges et les démons. Tout ce petit peuple réuni avec les villageois, car Moya s’est ancré dans l’histoire du lieu et a tiré ses sources dans la lecture de la Légende Dorée, texte célèbre sur la vie des saints.
L’histoire sainte côtoyant la profane produit des raccourcis surréalistes. Au même moment qu’est raconté le martyre de Saint Sébastien, il y a l’évocation des Hospitaliers, celle de la famille de Grasse, des moines de Lérins, d’Ignace de Barlattier qui contribua à l’indépendance de l’Amérique. Mais aussi l’épisode des aviateurs américains dont l’avion a été "descendu" par la flack
allemande et qui furent cachés et protégés par les habitants pendant deux ans. Aux canons de la DCA répondent les flèches des centurions.

Le sens du détail...

Symbolisme religieux, clins d’œil, citations : le tout est savamment orchestré dans une même lumière méditerranéenne et une même poésie.

Un an a été nécessaire à Moya pour recouvrir murs et plafonds de ses créatures et de son bestiaire enchanté. Des chèvres, brebis, oursons, papillons, un mignon hérisson et même un affreux rat. Quatre jours avant le vernissage, quand nous l’avons rencontré dans sa maison-atelier niçoise, il avouait avoir "oublié quelques détails" qu’il est revenu exécuter juste avant l’inauguration.

Toute l’histoire de la Chapelle en vidéo

Toutes photos de l’article DR AC

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