Nathalie Rosticher Giordano ne se doutait pas à quel point elle allait « ouvrir des tiroirs ». En effet, ses travaux de recherche l’ont emmenée vers tous types de bâtiments et notamment vers une architecture éphémère, puisque « la durée de vie d’un bâtiment emblématique à Monaco est de 50 ans ». Dans cette quête, elle a été épaulée par un tandem chevronné : le collectif Åbäke et Martino Gamper, qui a pris en mains la scénographie et le design de l’exposition.
Ce qui les a guidés était la question : entre les paysages du XIXe siècle et aujourd’hui, que s’est-il passé ?
Le japonais Åbäke s’est amusé à nous faire sortir notre portefeuille, puis nos billets en euros, … puis de les lui donner. Non vous n’avez pas affaire à une secte ! Les bâtiments représentés sur ces billets sont des bâtiments fictifs. Pourquoi ? Pour ne pas vexer nos voisins européens. Pourquoi la Tour de Pise et pas la Tête Carrée de Sosno ? Bref, le collectif a tenté d’aplanir les différences entre leurs trois axes de recherche (les bâtiments non réalisés, les bâtiments détruits, l’actuel). « L’architecture n’existe pas seulement dans ce qui est construit, mais aussi dans les idées ».
L’autre membre du collectif, Martino Gamper, met en avant le lien entre ce que nous pouvons observer aujourd’hui dans les rues de Monaco, les vues si particulières entre les gratte-ciels, et l’exposition « Monacopolis ».
Archives Monte-Carlo SBM
L’exposition s’étend sur les deux villas appartenant au NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) : la Villa Sauber (XIXe siècle jusque dans les années 1940) et la Villa Paloma (des années 1940 à aujourd’hui).
Vous pourrez y admirer des esquisses, des plans, des réalisations architecturales, à différentes époques et leurs représentations par des artistes. Les bâtiments les plus connus de Monaco y sont bien sûr largement documentés sous toutes leurs coutures : Café de Paris, Casino, Villa Sauber, Sporting Club, Bains de Larvotto, Hôtel de Paris, Yacht Club… Dans les bâtiments non réalisés, vous pourrez découvrir le Monaco qui n’a jamais eu lieu, tout droit sorti de l’imaginaire (et du travail) des architectes, notamment un projet de véranda à édifier devant le restaurant de Paris. Enfin, il est intéressant d’y retrouver des travaux d’architecte tels que le projet de restauration de l’Eglise Sainte-Dévote, par Charles Lenormand (1835-1904).