Cette exposition « Louis Cane » s’accorde avec celle qui a déjà cours au 1er étage du MAMAC, « Robinson, ou la force des choses » réunissant Daniel Dezeuze, Patrick Saytour et Claude Viallat. Ces deux expositions permettent en effet, d’aborder la partie contemporaine d’artistes issus du « mouvement » Supports/Surfaces, artistes qui ont aussi un lien prégnant avec la région niçoise.
Né en 1943 à Beaulieu-sur-Mer où il possède toujours un atelier, Louis Cane débute ses études à l’école nationale des arts décoratifs de Nice avant de rejoindre Paris et de participer à l’aventure Supports/Surfaces. Malgré les remises en cause incessantes faites au tableau de chevalet, Louis Cane a bien conscience de ce qu’il doit à la peinture et à son histoire. Dès le milieu des années 70, ce médium réapparait dans sa pratique, et avec lui ses sujets archétypaux et ses figures emblématiques (Le Greco, Vélasquez, Delacroix, Monet, Van Gogh, Manet, Picasso, Bacon…). Ce dialogue pictural se combine à des réflexions sur la couleur et le support. En marge des conventions, Louis Cane allie prises de risque et plaisir à peindre.
Biographie
Louis Cane est né à Beaulieu-sur-Mer en 1943. Il commence ses études à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice en 1961 puis il les continue à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Cette même année, il obtient son Diplôme National d’architecture d’intérieur. Il continue cependant son parcours à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris jusqu’en 1968 ; c’est aussi l’année où il obtient la Grande Loge du Prix de Rome de Peinture. Il participe aux événements de "mai 68" en prenant la tête de l’Atelier d’affiches populaires des Arts Décoratifs.
Parallèlement à ses activités d’artiste-peintre, Louis Cane participe au développement d’une revue intitulée "Peinture, Cahiers Théoriques".
Dès 1970, il s’installe dans son atelier rue de Charenton et commence son travail sur les toiles découpées. En 1981, il donne une conférence, d’abord à l’Institut d’Art, à Paris, puis en 1982, aux Beaux-Arts, variant une fois de plus son champ d’activité.
À partir de 1981, il s’installe dans son atelier de la rue Saint-Maur et commence, l’année suivante, à retravailler la sculpture. Louis Cane répond aussi à des commandes. En 1986, il travaille sur un projet monumental de fontaine publique : la Fontaine du Déluge, en 1980, il réalise la décoration du C.E.S. de Peyrolle et la même année Michel Guy lui commande l’affiche du Festival d’Automne.
Louis Cane va chercher en lui sa propre originalité, partant de ses propres constatations et réflexions, initiant ainsi le style Cane, mixant les enseignements reçus à l’Ecole des Arts Décoratifs et les initiatives du groupe Supports/Surfaces auquel il participe dans les années 70.
Il connaît aussi les chefs-d’œuvre et les grands maîtres ; il s’approprie ou réinterprète tour à tour leurs sujets, leurs manières de peindre afin de réaliser non pas des plagiats, mais des "à la manière de" tout à fait originaux (dès 1975, il commence ses dessins sur les Ménines qui font allusion au travail de Velázquez, en 1983, il poursuit son travail sur Manet et Le Greco).
Les productions de Louis Cane jaillissent de couleurs et proposent des thèmes et des pistes de réflexion très variés.
Louis Cane a revisité le support de l’œuvre picturale en peignant, dès ses débuts sur des draps, toiles dénudées de leurs châssis (toiles sol/mur) et jusqu’à ses dernières œuvres dont les peintures sur grillage et ses châssis de plumes.
La peinture de Louis Cane est une peinture multiple, évolutive et variée. Il faut distinguer plusieurs peintures : Les toiles tamponnées, Les Sol/Mur, Les toiles avec les arches, Le travail sur les "Grands Maîtres" et les "Grands Chefs d’Œuvre", Les peintures d’inspiration biblique, Carnifex, Les Nus de femmes et les Peintures sur motifs, Les toiles sur grillages et les châssis plumes (Louis Cane, peintures, 1963-2005, Editions de la Différence, Galerie 14, Paris, 2006)