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Le théâtre d’ombres d’Anne Marie Lorin

Parler de son travail, Anne-Marie Lorin s’y refuse, alors si on peut, on le fait à sa place. Elle expose ses tableaux et des céramiques réalisés à quatre main avec la céramiste Odile Culas Bonnin, dans cette ancienne usine à parfums rue Sainte Lorette à Grasse qui est aussi son atelier. Avec un peu de chance, comme l’expo est finie car elle n’a duré que deux jours, (même pas entiers) on peut essayer de prendre rendez-vous pour visiter l’Usine, avec un grand U !

Pénétrer dans l’Usine s’apparente à une véritable plongée dans le temps, à l’époque où, à chaque coin des rues de Grasse, les effluves des extraits de parfums prenaient à la gorge.

En dépit de la présence d’un bataillon de bidons à parfums en aluminium dans le hall d’accueil, et des arômes qui les accompagnent le lieu a tout d’une galerie d’art, même si c’est d’abord un atelier.

Visite d’une exposition éclairée d’une lumière zénithale dans laquelle chaque céramique blanche et noire semble réfléchir à la multiplicité des possibles.

D’abord nous avons appris une chose, Anne-Marie et Odile, ont créé et vendu une quantité invraisemblable de céramiques. Ce qui est là : « c’est tout ce qui reste » !
Et il en reste encore une belle collection.
Chaque objet a sa propre mythologie, son théâtre d’ombres, sa vie propre.
Figures humaines, profils, têtes de chevaux sont faits de coups de pinceaux vigoureux, rapides, fluides gracieux, nets.

Il y a le jeu qui consiste à visiter le dehors et le dedans des pièces. Figuration libre qui saute par-dessus les bords. Le style de la figure noire inventée à Corinthe, reprise par Picasso dans ses scènes de tauromachie fait école dans une manière qui lui est personnelle. D’ailleurs dans toute la peinture d’Anne-Marie on retrouve ces réminiscences. Anne-Marie est peintre fondamentalement, mais dans toute l’acception d’un art qui a été réinventé avant elle, puis par elle.
D’habitude, juste avant l’expérience de la céramique, son art s’exerce sous la forme de collages, des matériaux ordinaires, comme du papier journal, ou du carton, qui deviennent sur toile poésie et histoires.

Vases ailés de l’artiste Anne marie Lorin - AC

La céramique n’est qu’un moyen supplémentaire à faire danser les formes : « je ne me préoccupe pas de ce qui se passe avant ou après, la céramique c’est un travail de fou, je me contente de dessiner sur chaque pièce ». Comme le faisait Cocteau.
Puisqu’elle ne peut pas en parler, on le dira à sa place, on se doute que chez elle c’est le dessin qui compte avant tout…
Anne-Marie Lorin présente des dessins et des toiles, des dessins sur toiles, des collages et des dessins, et le tout ensemble, tout mélangé… ?

Anne Marie Lorin à gauche - AC

Pour prendre rendez-vous avec les artistes

Anne-Marie Lorin 06 79 78 42 12
Odile Culas-Bonnin 06 10 39 06 01
22 Avenue Sainte-Lorette, 06130 Grasse

Artiste(s)

Anne Marie LORIN

Née à Toulouse un premier mars 1951 Etudes aux BEAUX-ARTS de Toulouse et de Paris Anne Marie LORIN habite à Montauroux dans le Var en France. La vie est belle et c’est tant pis ( Laissez tomber Icare ... ) ou Quelques notes terre à terre sur le travail d’Anne-Marie Lorin "Voici le monde (…)

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