La représentation de soi par l’artiste dans son œuvre s’impose comme un fait courant de l’histoire de l’art. Dans une histoire plus contemporaine, du fait de la reproduction technique de l’œuvre d’art, l’artiste a davantage l’occasion de se représenter. Au travers de la vidéo, la photographie, la performance et jusque dans la musique, le plasticien peut aujourd’hui être partout. Ce déferlement d’égo s’avère concomitant avec la prolifération de la représentation du « soi » dans la société, notamment via la numérisation de nos existences (appareils photos, internet, réseaux sociaux, etc).

Dans le même temps, l’idée est de s’interroger sur le rapport à l’autre dans cette pratique. En effet, si le portrait, la représentation de l’autre constitue une pratique courante dans l’art plastique, l’autoportrait pose aussi un rapport à l’autre : l’autre « soi », le regard de l’autre sur soi ou encore la simple place du « soi » dans le monde qui nous entoure. Ainsi, l’artiste contemporain est partout, polymorphe, polyvalent, polycéphale... S’il se joue souvent de son image, il peut aussi se faire Narcisse, se représentant à l’aide des différents médiums des arts plastiques. Des expositions explorent la notion de l’intime, tandis qu’une série de concerts souligne la présence de nombreux plasticiens dans l’univers musical. Enfin, une table-ronde au Musée Chagall étaie les différents pendants du sujet.