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ART CONTEMPORAIN : L’horreur de la ligne droite - En rupture

Bienvenue à Harry Kampianne et ses billets, ses brins de folie et d’humeur qui viendront régulièrement vous titiller chers lecteurs !

Lignes brisées - c/H.Kampianne
Rupture !

Poliment, je dirais que la ligne droite m’ennuie. Vive la ligne brisée. Vive le chaos et les couleurs qui vous titillent les iris. Vive les lendemains qui chantent O sol e mio ou la 5ème de Beethoven. Le chaos n’ayant rien à voir à l’anarchie épileptique du moi je. Il s’agit ici de rupture impliquant une reprise, un nouveau départ, un marchepied pour l’aventure ou la déroute. Bref pour faire simple et concis, la photo accolée ci-contre a tout du condensé de vie entre le noir, le blanc et l’espoir. Peu importe dans quel musée cette femme concentrée, penchée sur son bloc-notes, griffonne ses impressions. Elle exalte ses émotions face à l’enchevêtrement de cette ligne brisée pétant de mille feux.

En fait-elle un brûlot, un constat, un hommage ? Peu importe. Il y a ici rupture. Pourquoi ne s’est-elle pas arrêtée sur le petit tableau stationné sur sa droite ? Non, c’était celui-là, intriguant, insolent, effronté voire radical dans sa conception et sa composition. Et pourquoi pas la prétention d’y voir quelques rimes :
Chaque jour est un coup de couteau / Dans le cuir des années / C’est au jus de l’existence / Que je tanne mes vieux rêves / J’en apprécie le goutte à goutte.

C’est tout bête, c’est comme l’art, aussi contemporain ou de son époque soit-il. C’est une cible, un parking à obsessions, un champ de provocations, un immense tiroir-caisse, un summum de nullités et de talents, une cuisine dont les chefs ont déserté parfois, et ce depuis bien longtemps, les foyers de résistance que sont les squats ou les lieux alternatifs exaltant tôt ou tard un banal parfum de conformisme latent.

Il y a dans l’art cette horreur de la ligne droite, ce mépris des modes et des tendances, cette satanée envie plus ou moins consciente de refaire l’histoire. Et cette femme-là plantée devant ce tableau s’en contrefiche de tout çà. Cette ligne brisée lui parle. Elle écrit de peur d’oublier. D’oublier peut-être que ce feu d’artifice est aussi un bouquet d’espoir.

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http://labafouille.centerblog.net

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