Avec une œuvre qui s’étale sur une trentaine d’années, l’artiste Myrian Klein se situe sûrement dans le sillage de L’Ecole de Nice.
Elle revendique cependant une certaine indépendance liée aux grands problèmes de notre époque qu’elle traite par des séries éclectiques, lesquelles obéissent à une démonstration pointue. Environnement, incommunicabilité, métissage, surpopulation, pollution, perte d’identité y sont illustrés à travers des installations, sculptures, peintures.
Les séries d’œuvres qu’elle réalise en moyenne sur deux ans, en changeant in extenso de matériaux d’un thème à l’autre permettent d’établir un constat sur l’état de notre société. Des matériaux très divers, bronze, plâtre, résine, fibres optiques, caoutchouc, béton, aluminium sont étroitement reliés au signifiant de l’œuvre.
L’égale virtuosité avec laquelle l’artiste traite ces matières très différentes, dans une stricte stylisation est sous-tendue par l’exigence de ses convictions.
Myrian Klein ne procède cependant, à la différence des Nouveaux Réalistes à aucune appropriation de l’objet manufacturé.
Elle ne s’apparente pas non plus aux Minimalistes américains. Son propos est à l’opposé de la non subjectivité de ces derniers.
Constat qu’elle pousse jusqu’à ces derniers travaux « Composition d’Orbec » où la nature reprend ses droits.
Elle revient alors au plaisir de peindre mais aussi à cette observation de la nature dont elle consigne les nuances et les textures sur des toiles en caisson, regroupées en puzzle. Une subtile façon de contre poids aux séries précédemment élaborées.
En abordant depuis 1975 les thèmes qui touchent à l’avenir de l’homme et les mettant en balance avec l’essentiel à sauvegarder, l’œuvre de Myrian Klein se place dans la ligne d’une vraie vocation d’artiste, écran sensible et témoin de son temps.