Après avoir agressé les miroirs avec des haches, des truelles, des rabots, des clous, etc., sa relation avec cet étrange objet s’est pacifiée.
Grâce à ses « Réflexions déplacées », le même visage est vu dans des angles différents alors qu’il s’agit toujours de la même personne qui se regarde.
L’artiste a dû élaborer toute une grammaire de formes en jouant avec des miroirs brisés. Attachés, collés, pris dans un étau, remontés sur des châssis différents, ses œuvres sont réalisées de façon à renvoyer des images surprenantes, quelquefois dérangeantes.
L’expérience de se voir, de contempler sa propre image prend une autre tournure, parfois déstabilisante pour le regardeur qui reçoit une vision perturbée de lui-même.
Le visage, on le sait, n’est pas symétrique. Par ses jeux de miroir, Bernard Taride accentue l’asymétrie jusqu’à la brouiller, la perturber. Ses « portraits crashés » où les visages sont décomposés et recomposés renvoient une inquiétante étrangeté, mais où l’humour est toujours présent, un humour doux et bienveillant qui rend bien compte de la personnalité de Bernard Taride.