Les estampes présentées à Nice ne livrent qu’une infime partie de l’impressionnante œuvre composée de milliers de gravures : quels sujets Hokusai n’a-t-il pas abordé ?!
Au-delà de ses qualités artistiques et de la faculté d’innovation de ce "vieil homme fou de peinture", l’œuvre révèle des vertus documentaires indéniables sur la vie au Japon au 19ème siècle. Ces tableaux, petits par le format, proviennent de la collection de Georges Leskowicz, un passionné d’estampes japonaises.
Le succès est au rendez-vous : le public se précipite pour visiter le sous-sol du musée départemental, régulièrement consacré à des expositions temporaires.
Celle-ci fera date et marquera les esprits et les imaginations. Il y a même fort à parier qu’une seule visite ne suffira pas, et que l’on y reviendra plusieurs fois pour en faire le tour complet et essayer d’en épuiser toutes les découvertes. Analyser les nombreux détails des paysages de ce "Voyage à pied autour du Mont Fuji" où figurent des scènes de la vie quotidienne d’une amusante saveur peut prendre du temps.
Ces estampes ont été réalisées dans les années 1830
Hokusai s’est appuyé sur les techniques traditionnelles japonaises et chinoises en y ajoutant des apports venus de l’Occident. Il adapte le cadrage à sa propre vision, faisant du paysage le personnage principal et non pas un simple arrière-plan. L’homme y est présent, représenté dans ses activités quotidiennes. Les adolescents et les autres lecteurs de mangas seront surpris de découvrir que ce terme désignait au départ une collection de croquis traitant de sujets séparés, et non comme nous les connaissons aujourd’hui une histoire. Les vitrines montrent des dessins, des études d’arbres, de nuages, de fumées, de vagues, de ponts, de paysages au milieu lesquels des hommes minuscules mais expressifs luttent dans la tempête. La finesse du trait révèle la virtuosité d’un très grand dessinateur.
Jusqu’au 29 janvier, entrée gratuite.
