Le public qui ne fréquente pas plus que ça les galeries d’art se fera une idée grandeur nature du travail de ce peintre-performeur en levant le nez sur la gigantesque bâche qui masque les travaux du palais de Venise rue Clément Roassal ou en longeant les palissades boulevard Victor Hugo.
Peintre au premier chef, c’est pourtant dans les galeries d’art qu’il faudra se rendre mieux comprendre son travail, François Nasica pousse les portes des plus prestigieuses, s’octroie le privilège d’entrer chez Franck Michel.
Sinon il vous reste à visiter son atelier du Pigeonnier, comme nous l’avons fait… !
On peut le confondre avec les street-artistes. Il a cependant fait l’inverse de la démarche de Basquiat qui après avoir commencé dans la rue il finissait dans en galerie. C’est ce qui arrive de plus en plus à certains « vandales » quand ils ont du talent. Le travail de François se mûrit en galerie, dans ses carnets personnels, sur toile ou sur tout autre objet de récup.
Mais il adore le street-art, ses collaborations avec avec OTOM le prouvent. Et aussi il est souvent amené à effectuer des performances en public, les considérant comme des « combats de boxes », allant au front sans croquis préparatoires, uniquement inspiré par l’ambiance et le public.
« Je me suis créé un monde peuplé de créatures difformes, un art ludique et coloré qui me permet de parler aux gens d’eux même, avec des thèmes simples, même les enfant adorent ».
Peut-être même surtout les enfants avec qui il a un contact régulier, parce qu’il est lui même :« un enfant », une enfance de l’art, pour être compris du plus grand nombre : « on ne devrait pas fermer les portes, il y a un langage commun dans l’art, et même si j’aime Véronèse ou Raphaël, je me reconnais davantage dans l’art primitif, l’art océanien, Matisse et Picasso ».
Voici deux exemples de ce que nous avons remarqué dans son atelier.
Un grand tableau intitulé Dream Land nous interroge : dans quel drôle sommeil paradoxal se trouvent-on à rêver de pointes acérées et de chiens hurlants ? ?
: « Mes chiens ne sont pas forcément beaux, ils sont attachants ». Ces tableaux pour ludiques qu’ils soient n’excluent pas la souffrance, on y marche sur les pointes, le fond n’est pas forcément gai, mais il y a une bonne humeur : « il faut passer par le fun, ne rien imposer laisser au spectateur le temps de trouver par lui-même ».
Son peuple de bouteilles à la terre
« Parce que la pollution c’est pas rigolo », François récupère bouteilles et canettes pour fabriquer son peuple rigolo, selon lui : « on ne jette pas quelque chose qui peut être peint, un simple carton trouvé dans une poubelle est vivant ».
Avisant un grand format noir et blanc nommé le Paradis sur Terre, (décidément il y a beaucoup d’ironie dans cette peinture !) : « ça devient plus facile d’imposer mon noir et blanc ».
Et qu’en dit le public : « parler en mal est aussi bien qu’en parler en bien, il n’y a que l’indifférence qui tue un artiste ».