3 performances de Doohwa Gianton cette semaine !
Nous en avions déjà parlé lors de l’article "Marginales Vibrations" dans la newsletter de la semaine dernière, car elle a offert une performance au Théâtre Lino Ventura lors du vernissage du 7 décembre dernier (pour y accéder, cliquez ici)
Percé
Série : Nothing for us
Concepteur : Doohwa Gianton | Exécutant : Doohwa Gianton | Organisateurs : Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, ville de Monaco, ville de Monaco
28 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 6 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : avant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
29 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 6 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : pendant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
Description :
Sur un mur blanc sont accrochés deux oreillers. Au dessous d’un oreiller, sur le sol, un tas de plumes est déposé.
1. Devant la scène, je mets de la colle sur mon costume. en même temps je chante.
2. Je rentre en scène et j’enfouis mon visage dans un oreiller.
3. Je déchire l’autre oreiller avec un couteau.
Je vide les plumes qui s’envolent, et avec elles la douleur de l’absence. L’empreinte reste sur l’oreiller.
4. Je rentre dans les plumes qui se collent sur moi. Je reste sans bouger, le silence s’installe.
5. Je me lève doucement et je m’appuie sur l’autre oreiller.
6. Je respire pesamment.
7. Je sors.
Doohwa Gianton
Intention :
La salle est belle pour faire de l’exposition mais cet espace m’a fait repenser à l’hôpital avec les néons, le bruit de ventilateur… ce qui a provoqué en moi une tristesse profonde, peut être la stupéfaction.
La question de l’existence ...
Dans la vie, on peut sentir de la tristesse et la peur mais après le désespoir on trouvera le chemin qui peut aller vers l’espoir.
Un poème de Paul Verlaine m’a inspirée :
Du fond du grabat
As-tu l’étoile ?
Que l’hiver dévoile ?
Comme ton cœur bat,
Comme cette idée,
Regret ou désir,
Ravage à plaisir
Ta tête obsédée,
Pauvre cœur sans lieu !
(...)
Paul Verlaine, Sagesse (1881)
Doohwa Gianton
Fragment
Série : Nothing for us
Concepteur : Doohwa Gianton | Exécutant : Doohwa Gianton | Organisateurs : Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, ville de Monaco, ville de Monaco
28 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 5 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : avant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
29 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 5 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : pendant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
Description :
Au centre de l’espace, un volume en forme de cloche en grillage métallique est suspendu au plafond.
Au sol, des fragments de grillage posés.
Trois murs blancs plantés de clous.
1. J’entre en scène avec un marteau et une pince. Je me déplace à partir du mur de droite, d’une main j’arrache les clous, de l’autre je tape avec le marteau sur les trous. Le son produit par le marteau est très agressif.
2. Il reste l’empreinte du marteau et les trous sans clous.
3. Quand il ne reste plus de clous, je me place sous la cloche, au milieu des fragments.
4. Je jette les outils au sol.
Doohwa Gianton
Intention :
Tout est en construction et déconstruction.
Deux jours, donc deux fois la même action, avec différents costumes (1. travailleur en jeans, 2. le costume à plumes de "Percé").
Pour le son, on n’entend que le bruit désagréable du marteau avec lequel je tape sur le mur.
J’ai choisi l’objet en grillage et les clous pour donner un effet de douceur et de fragilité comme un appel de loin mais aussi pour montrer la solidité de la peine.
Je voulais rendre le son de la cloche visuellement.
Pour matérialiser le son, j’ai découpé et froissé les grillages comme des fragments de verre ou d’éclats d’obus.
La guerre et la paix sont à l’intérieur de chacun.
... N’entendre, n’écouter aux bruits des grandes villes
Que l’appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,
Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour
L’accomplissement vil de tâches puérile...
Paul Verlaine, La Vie humble, 1881.
Doohwa Gianton
Où ? Là !
Série : Nothing for us
Concepteur : Doohwa Gianton | Exécutant : Doohwa Gianton | Organisateurs : Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, Pavillon Bosio, école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco, ville de Monaco, ville de Monaco
28 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 5 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : avant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
29 mars 2008 | Salle du quai Antoine 1er, Monaco | Durée : 5 minutes | Typologie lieu : galeries municipales
Contexte : pendant le vernissage de l’exposition annuelle des étudiants du Pavillon Bosio
Description :
1. Au milieu de la salle d’exposition, une cloche en terre cuite suspendue, et de la terre rouge au sol.
2. Je tourne autour de la cloche en la touchant légèrement.
3. Je regarde dans la cloche par dessous, et je rentre la tête à l’intérieur.
4. J’utilise ma voix pour deux mots :
« Où » (violemment, en utilisant la résonance de la cloche) et
« Là » (pendant que mes pieds écartent la terre pour dégager un espace vide).
5. Mon corps se pose sur la terre à l’intérieur calmement.
Doohwa Gianton
Intention :
La terre est un élément qui touche facilement notre cœur.
J’ai mis du tissu rouge pour visualiser l’énergie primordiale.
La cloche,
dans le ciel qu’on voit,
doucement tinte.
La vie est là,
simple et tranquille.
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !
Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
du mal et du bien...
Silence, silence !
Paul Verlaine, Le Ciel est, par-dessus le toit, 1881.
Doohwa Gianton
Intention pour la série Nothing for us :
Percé
Fragment
Où ? Là !
Le titre de la série est Nothing for us. Un même lieu, trois installations correspondant à trois performances.
Je traversais un moment de tristesse. Mon mari m’avait quittée pour l’au-delà... en même temps, je suis rentrée à l’école supérieure d’arts plastiques de Monaco. En 2008, nous avons fait une exposition commune, et j’ai pensé une série avec les poèmes de Paul Verlaine (1881) Sagesse, La Vie humble et Le Ciel est, par-dessus le toit.
Les performances ont été présentées deux jours ; à savoir un jour pour la vidéo avec trois costumes différents, devant un public privé, et une représentation publique pendant le vernissage, avec un seul costume, pendant laquelle je raccommode la partie déchirée. C’est un peu comme coudre une plaie, et rester dans la souffrance.
Doohwa Gianton