Né à Marseille en 1945, c’est à Paris qu’il étudie la littérature et l’histoire de l’art, avant de commencer une carrière de professeur de lettres.
Ce qui ne l’empêche pas de rencontrer tous les grands intellectuels parisiens des années 70, du philosophe Jean-François Liotard à l’écrivain Roland Barthes en passant par le psychanalyste Jacques Lacan. Ni surtout de se frotter à la critique d’art en participant à l’aventure de la revue Artistes, fondée en 1979 par Bernard Lamarche-Vadel.
Il put ainsi "accompagner par ses textes l’aventure artistique de ses contemporains", avec "la méthode critique de l’exercice d’admiration", défendant par exemple Jean-Pierre Pincemin et le groupe Supports-Surfaces, puis plus tard, la génération de Fabrice Hyber.
Ce fut "un bon terrain d’apprentissage", même si la revue n’aura duré que six années, "une belle aventure de jeunesse. Je fus très heureux dans ce milieu, en tant qu’amateur d’art au sens du 18ème siècle"
Ensuite Jack Lang est arrivé, et a créé 150 nouveaux lieux d’expositions en 15 ans : "et tout ce que nous faisions pour le plaisir est devenu un métier !"
En 1985, Michel Enrici fait une autre rencontre déterminante avec un artiste de la galerie Maeght, Gérard Gasiorowsky, dont il devint l’ami peu de temps avant sa mort. C’est lui qui sera chargé de faire l’inventaire de son atelier : "ouvrir les placards d’un ami, c’est une expérience qui marque".
Rencontre avec les éditions Maeght
C’est ainsi que Michel Enrici en vint à s’intéresser aux éditions Maeght. Car Aimé Maeght, qui fut imprimeur, incitait ses artistes à faire des gravures, lithographies, et autres eaux fortes, ce qu’ils firent tous, et brillamment. Dès 1989, il organise à Tours une exposition d’estampes réalisées par les artistes Maeght, et sera en 2005 commissaire de l’exposition "trésor d’estampes" de la Fondation Maeght.
Après avoir dirigé l’école des Beaux-Arts de Dijon puis de Marseille, il crée à Monaco une école de scénographie (le pavillon Bosio, en 2002) "scénographie, c’est un mot conquérant, qui est au cœur de l’art contemporain. Tous les artistes d’aujourd’hui la pratiquent , même si la tradition s’est un peu perdu dans les écoles d’art en France …Ce qui n’est pas le cas en Italie". En 2006 il succède à Dominique Païni à la direction de la Fondation Maeght. Il y restera jusqu’à son départ à la retraite en 2009.