Ces dessins sont comme de courts textes, aphorismes, haïkus, rakis… Une façon d’être léger, rapide, de ne pas occuper trop de place, sur la feuille comme dans l’espace… Esquisses ? Études ? Non, des oeuvres à part entière, finies, mais qui laissent à celui qui les regarde tout loisir de broder, autour, sa propre histoire. Ce sont de petits saluts, comme ceux qu’on fait de la main, sans s’attarder, sans attendre de réponse, mais ne nous y trompons pas, ils sont ciselés d’une main d’orfèvre pour toucher fort, droit au but !
Junko Yamasaki et Gérald Panighi ont des origines et cultures bien différentes, japonaises pour Junko, françaises pour Gérald, mais ils ont tous deux étudié à la Villa Arson dont ils sont diplômés. Je dirais que ce n’est pas le seul point qui les unit, et heureusement d’ailleurs, car une fois sortis du moule, ils ont conservé une intégrité et une sensibilité très particulières. Pour moi, ce qui les rapproche ou tout au moins ce qui ne paraît pas étrange de les voir réunis, c’est la délicate insistance avec laquelle leur travail s’impose, sans prosélytisme mais avec intelligence, grâce et humour.