Avant de parler de l’exposition qui doit commencer le 11 août à la La Nattavaara Akademin de Sarvisvaara en Suède, au cercle polaire, encore quelques brèves notices sur les participants à l’exposition de Lovere, avec l’idée que ceux qui n’auront pas été évoqués cette fois le seront lors de nouvelles « MADI News », car ils sont des acteurs assez stables du Mouvement MADI international. Mais ils sont suffisamment nombreux pour devoir être répartis tout au long de cette chronique. Finissons donc pour cette fois avec :
Antonio PERROTTELLI (Italie), Né en 1946 à Naples (Italie), Vit et travaille à Naples, En 1998 adhère au Madi italien, En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris
« Perrottelli vise à la signalisation chromatique qui se décante des rythmiques triangulaires nerveuse du noir et blanc…puis une oasis de rouge (1998)…avec des combinaisons jaunes et bleues (2002) puis uniquement jaune (2001) etc… » (Giorgio di Genova in « Arte Madi Italien », 2002)
Marta PILONE (Italie), Née en 1947 à Portici-Bellavista (Italie), Vit et travaille à Bellavista
En 1998 adhère au Madi italien, En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris
« Marta Pilone, partie de la plus simple Composizione di cerchi (1998) a abandonné cette matrice pour évoluer vers d’autres solutions sérielles qui l’ont amenée à conjuguer le bois marin et le plexiglas » (Giorgio di Genova in « Arte Madi Italien », 2002)
Gaetano PINNA (Italie), Né en 1939 à Sassari (Italie), Vit et travaille à Vérone, Dans l’exposition du Groupe Sincron Galerie de la Salle en avril 1987, En 1994 adhère au Madi italien
En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
« Le plus jeune madiste de la génération des années trente est le sarde Pinna qui s’établit à Vérone en 1974 pour enseigner la théorie de la vision à l’Académie Cignaroli… sa simplicité apparente est le fruit de savants calculs et d’une expertise créatrice consommée » (Giorgio di Genova in « Arte Madi Italien », 2002)
Albert RUBENS (Belgique), né en 1944 à Tielt (Belgique), vit et travaille à Tielt (Belgique) et à Esparron du Verdon (France). Etudes des arts décoratifs, estampes et arts monumentaux à Gand
En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
« Depuis le début des années 60 je m’occupe de choses qui plutôt par hasard se réfèrent à l’idée et aux buts de MADI » (Réponse à un questionnaire lancé à l’occasion du projet « Madi au Ciac » et qui a été repris sur Internet par une majorité de madistes)
János Saxon SZÁSZ (Hongrie), né en 1964 à Tarpa (Hongrie), vit et travaille à Budapest et à Szokolya (Hongrie). En 1995 co-fondateur et conservateur de l’International MOBILE MADI Museum. En 1998, co-fondateur et éditeur du MADI art-périodical (Budapest). En 2005 directeur de la MTA-MADI Gallery de Györ. En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
Géza Pernaczky écrit que « ce que János Saxon Szász comprend sous la notion de poly-dimensionnalité est plus ou moins équivalent à l’idée interdisciplinaire des sciences étudiant les proportions mathématiques et leur visualisation, plus généralement regroupées sous le nom de géométrie fractale ».
Philippe VACHER (France), né en 1947 en France, vit et travaille à Déols (France). Depuis 1980, nombreuses expositions, dont : Musée d’Art Contemporain (Fortalesa, Brésil), Galerie Orion, Salon des réalités Nouvelles, Foire de Zurich…En 2008, exposition « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
« J’ai rencontré MADI en 2000, invité à l’exposition « MADI à l’aube du 3ème Millénaire à Portici. Je me suis senti concerné par ce Mouvement car ma problématique rencontrait celle de MADI. Mon œuvre a pris tout simplement sa place dans la dynamique MADI… ».
Piergiorgio ZANGARA (Italie), né en 1943 à Palerme (Italie), vit et travaille à Cologno Monzese (Italie). Son premier maître fut son père, peintre et restaurateur. Ecole publique des arts de Palerme. Enseigne le dessin et l’Histoire de l’art à Milan. A partir de 62, nombreuses expositions. Rencontre déterminante de MADi à la galerie Arte-Struktura en 1996. En 1999 adhère au Groupe International MADi en Italie.
« … extrême complexité de l’agglomération séquentielle des cubes et des demi-cercles superposés de Zangara… » (Giorgio di Genova in « Arte Madi Italien », 2002)
MADI au Cercle Polaire
La Nattavaara Akademin de Sarvisvaara (Suède), petit village proche du Cercle Polaire, a invité le Mouvement Madi à exposer au mois d’août 2012 des œuvres « Noir et Blanc », et aussi à participer à un Hommage à Georges Vantongerloo, pionnier de l’art abstrait puis de l’art concret, et qui rejoint, après la première guerre mondiale, le groupe De Stijl en Hollande, le quitte en 1920 suite à un désaccord avec Van Doesburg, et s’installe en France jusqu’à sa mort en 1965. Avec Michel Seuphor et Torres Garcia, en 1930 Vantongerloo crée le groupe « Cercle et Carré » qui devient un an plus tard le groupe « Abstraction-Création ». En 1946, dans la mouvance de ces artistes, est fondé le Salon « Réalités Nouvelles », association loi 1901, dont le but est, aujourd’hui encore, de promouvoir l’art abstrait. Parmi les premiers à introduire les mathématiques dans la Création, Vantongerloo a beaucoup travaillé avec la géométrie, la physique, et a conduit des recherches sur les proportions spatiales en les appliquant à des « constructions sphériques ». Ce qui est original, c’est que, grâce à son ami le peintre suédois Gert Marcus, il entreprend en 1960 un voyage dans le nord de la Scandinavie durant lequel il peut assister à une « aurore boréale », ce qui marque fortement ses derniers travaux. On connaît l’importance pour Carmelo Arden Quin de sa rencontre avec Vantongerloo peu après son arrivée à Paris, rencontre qui va induire toute sa « période blanche ».
Cet hommage du Mouvement MADI à Georges Vantongerloo est donc à la fois très justifié et infiniment poétique, comme si la future rencontre de Vantongerloo avec une aurore boréale était venue, dans l’intemporel, toucher Arden Quin, si proche des grandes aventures telluriques. L’hommage de MADI se fera donc en deux temps : d’abord une exposition MADI « Noir et Blanc », voulue par Carmelo en 2007, et présentée en plusieurs occasions en France et en Italie, et ensuite un hommage plus direct à Vantongerloo par dix artistes géométriques.
Le Commissaire de l’exposition est Torsten Ridell, artiste suédois, il était présent au CIAC de Carros dans « Conscience Polygonale », il est né en 1946 à Malmö (Suède), il vit et travaille à Karlskrona (Suède) et à Paris. Etudes en Suède puis à Paris de 1970 à 1982. En 2008, il fait partie de « Mouvement MADI international Buenos Aires 1946 – Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique latine, Paris.
« J’ai rencontré MADI, dit-il, en voyant des œuvres d’Eric Lennarth lors de l’une de ses expositions à Malmö en 1965… Mais ma rencontre avec Carmelo Arden Quin à la galerie Quincampoix a fait que le Mouvement MADI a pris forme en moi, son concept déterminant étant la surface polygonale ».
Dans l’exposition « Noir et Blanc », en dehors d’Arden Quin, 31 artistes MADI, et pour l’Hommage à Vantongerloo : Bolivar (Uruguay), Bonies (Hollande), Bourmaud (France), Hasegawa (Japon), Joüet (F), Mascia (Italie), Nem’s (Hongrie), Prade (F), Ridell (Suède), Strack (Suisse), Zangara (I). L’exposition se tiendra du 11 au 19 août 2012.
Rencontre mémorable de Carmelo Arden Quin et Georges Vantongerloo à Paris
1928-1930 : « Torres-Garcia, peintre du Rio de la Plata, fonde à Paris le mouvement Cercle et Carré, avec Mondrian, Seuphor, Kandinsky, Arp, Vantongerloo, Russolo, Gorin, et d’autres, à coup d’expositions et de publications. Cercle et Carré est le premier mouvement international d’artistes abstraits. 1938 : Georges Vantongerloo, né à Anvers, adhère en 1917 à De Stijl, et, à Paris, avec Auguste Herbin, crée le groupe Abstraction-Création. En 1938 il abandonne le rythme orthogonal néo-plastciste et se lance dans une peinture minimaliste, simples lignes sur fond blanc. Son œuvre inspirera le groupe des artistes Concrets argentins, et la « plastique blanche » des Madistes parisiens dans les années 50 ». C’est ce que raconte en 1995, sous le titre « Antécédents », Volf Roitman dans « Memoria Madi, Cahier n°1 », texte paru également dans le catalogue de l’exposition de Saragosse en 1996.
A l’automne 1948, Carmelo Arden Quin arrive à Paris avec José Bresciani, ils ne sont pas très argentés, pourtant Carmelo se met au travail tout de suite, poursuivant les « Formes galbées », les « Transparences », faisant une série de « Couronnes ». Dès son arrivée à Paris, comme il l’a fait à Montevideo, Rio de Janeiro et Buenos Aires, il cherche à rencontrer des créateurs. C’est ainsi qu’il va voir dans son atelier de la Place d’Alésia Vantongerloo, l’un des grands maîtres de l’abstraction, qui a participé aux mouvements « De Stijl », « Néo-platicisme », « Cercle et Carré », et « Abstraction-Création », quoique ayant été excommunié par Mondrian pour non-respect de la sacro-sainte orthogonalité. Agé de soixante-deux ans, vivant seul, bien disposé envers les jeunes artistes, Vantongerloo accueille son visiteur…
A suivre...