Découvert en 1877 par un ingénieur allemand et appliqué rapidement comme alternative au verre dès 1928, le plexi est utilisé pendant la guerre pour remplacer les verres de sécurité, notamment les périscopes des sous-marins. Le premier produit de consommation courante en plexiglas a été le couvercle d’une chaîne Hi-Fi en 1956.
Cristina qui travaille à Paris comme attachée de direction décide à 38 ans de passer le concours d’entrée d’une école des métiers de l’Image et du Design.
Deux années passées dans les ateliers à s’exercer à toutes les techniques (soudure, moulage, maquette etc.,) vont combler son désir de jouer avec les matières, de créer.
A l’atelier Volume, elle découvre le plexiglas, un matériau avec lequel elle se sent vite à l’aise malgré la complexité de cette technique nécessitant un four, des outils spécialisés, une grande force musculaire.
À partir des années 2000, elle crée des bijoux, des petits objets, participe à des expositions.
Une rencontre décisive aura lieu en 2003 avec Nino Bavari, un spécialiste du plexi qui dirige un grand atelier à Menton. Il créait des objets pour des artistes comme : César ou Jean-Claude Farhi.
Averti par un de ses amis lyonnais qui a apprécié les bijoux et les objets d’art de Cristina présentés à l’exposition de la Gare de Lyon, Nino lui téléphone et lui demande de passer le voir : « Après dix minutes de discussions, il me tend les clefs de l’atelier et me dit que je peux venir y travailler quand je veux ».
L’atelier est spécialisé dans la création d’objets design, mais aussi d’éléments pour les bateaux Riva : hublots, pare-brise, etc.
Grâce aux machines et aux artistes de l’atelier, elle apprend beaucoup et commence à réaliser ses premières vraies sculptures en plexiglas.
En 2010, l’atelier de Nino ferme. Il propose de lui donner toutes ses machines. C’est inespéré. Un grand déménagement lui permettra d’avoir enfin un atelier complet où elle va pouvoir donner libre cours à son désir de créer. A partir de là, son travail évolue rapidement.
Ses nouvelles créations sont peu figuratives, mais pour son exposition au Grand Palais, au salon Comparaisons, elle réalise une grande pièce, une tortue géante qui puise ses sources notamment dans le souvenir d’une grande carapace de tortue marine que son père possède à Palma. Ses écailles spiralées l’avaient frappée : elle va les reproduire en couleurs, gardant les pattes transparentes.
Son style se précise, elle invente de nouvelles techniques : bulles, grattages, colorisation. Sous ses doigts naissent des formes de volutes, tourbillons, animaux stylisés, etc…
Après les formes courbes, les droites s’invitent dans son travail. Ses totems, assemblages de plaques où sont privilégiées la transparence, la couleur, l’ombre portée, vont naître.
Son travail est reconnu. Les expositions se succèdent. Des salons renommés comme Comparaisons l’accueillent depuis plusieurs années. Ses œuvres sont exposées en permanence dans des galeries réputées : Matarasso à Nice, Place Gallery à Paris, Laetitia à Saint Germain en Laye.
Son amour des jeux de lumières, des reflets et de la transparence sont désormais inscrits au cœur de son travail et ses nouvelles œuvres explorent des territoires plus sensibles où l’émotion prime sur la figuration ou la narration.
A partir du 1er octobre, sa dernière œuvre, Mes oiseaux de paradis, est présentée au Jardin Exotique de Monaco.
Du 10 au 13 octobre, elle exposera la sculpture Mahat au Salon d’Automne sur les Champs Élysées.