Célixie est un duo d’artiste depuis 6 ans, se mettant en scène par le biais des médiums photographique , utilisant leurs corps comme vecteurs d’identités, l’autoportrait, l’auto-présentation de soi comme affirmation identitaire.
L’ « art travesti » comme art transformateur du soi, mais aussi comme accomplissement d’une revendication politique ou d’un fantasme psychologique.
L’artiste aussi, comme n’importe qui, est figure de méconnaissance de soi, à lui s’offre cependant, plus qu’a quiconque, cette possibilité d’abuser de la situation. C’est à dire en rajouter, s’égarer, plus loin encore dans les méandres d’une identité, faire valoir cette dispersion de soi en une multitude d’autre soi.
Jouer de l’image de soi en diluant le sens de l’être, n’est pas inoffensif. Après tout, on pourrait comparer ce jeu là à un acte criminel, que s’accomplit à travers lui un authentique suicide de l’être. Le jeu, comme la cure psychanalytique, comme les neuroleptiques, est une béquille existentielle, il allège le fardeau de l’existence.
Les contes de faits sont une série de photomontage dans lesquels nous nous mettons en scène dans un décor imaginaire. Créant des images oniriques ou les codes sociaux sont exagérés, nous détournons les contes de fées qui ont bercés notre enfance en les revisitant afin qu’ils deviennent les témoins de notre époque. Ainsi, la source d’inspiration de nos œuvres est le conte et l’imaginaire sous-jacent auquel nous ajoutons des éléments concrets et contemporains. Cela nous permet de provoquer chez le spectateur un cheminement de réflexion qui le poussera finalement à mettre en parallèle les éléments contemporains abordés et la morale du conte de fée utilisé.
L’utilisation du travestissement ne s’affaire, semble-t-il, qu’à une chose : révéler le réel par l’outrage. Le réel est superposé à des indices de mascarades.
Les indices sont apparents ou mis en scène. Ces artifices nous permettent une autre interprétation du réel dans le but d’une reconstruction d’un univers personnel. La parodie, l’ironie et le simulacre servent alors à développer un discours politique et social. Nos œuvres agissent comme le vecteur entre une individualité faite de fantasmes et de pulsions éphémères, et un imaginaire social, culturel et symbolique, sans cesse à reformuler.