Art Côte d’Azur – Qu’est ce qui vous a poussé à ouvrir une galerie d’art ?
Florence Farrugia – C’est une très vieille envie qui a mûri, ça a été un choix de vie et des circonstances qui se sont ouverts à moi. J’ai étudié à la Villa Arson pendant deux ans puis à l’Ecole d’art de Cergy pendant trois ans. J’ai ensuite eu quelques bourses et participé à des ateliers, ce qui m’a permis d’acquérir une maturité nécessaire pour ouvrir ma galerie. J’ai pu notamment grâce à mes études rencontrer beaucoup d’artistes, que je peux aujourd’hui selon mes coups de cœur exposer.
Donc vous êtes vous-même artiste ?
Oui, mais j’ai arrêté ma production il y a quelques années déjà. Je faisais des expérimentations lumineuses, des projections d’images. Mais aujourd’hui je préfère m’en tenir au métier de galeriste (Rires).
Quand a eu lieu le déclic ?
Il y a peut être un an tout juste. J’ai commencé à visiter pas mal de lieux qui ne me convenaient pas. Et l’idée de la galerie en étage m’a séduite, ce petit côté intimiste m’a plu.
Par ailleurs, même si j’ai passé ma vie entre Paris et Nice, avec une petite escale de deux ans à Marseille à la Friche Belle de Mai, j’ai eu envie finalement de me poser à Nice et de mettre en avant grâce à ma galerie des artistes de l’ombre, méconnus à Nice.
D’où vous est venue l’idée du nom de votre galerie (Circonstance Galerie) ?
C’est un nom choisi par l’artiste et ami Michel Blazy et moi-même, il y a des années dans l’idée où j’ouvrirais une galerie. Je pense que Circonstance est le nom parfait pour décrire un événement particulier, tout comme des rencontres particulières. C’est un mot qui correspond bien aux galeries. Car au final, nous faisons entrer le public dans nos circonstances plus que dans nos univers.
En tant que nouvelle galerie à Nice, comment avez-vous fait pour vous faire connaître des artistes ?
Je connais pas mal de monde, j’ai toujours fait depuis trente ans énormément d’expositions et d’ateliers, sans être pour autant galeriste à l’époque. J’ai une programmation pour l’instant sur un an, ce qui n’est pas trop mal pour un début (Rires).
Et la concurrence ? Êtes-vous allée vous présenter ?
Je ne pense qu’il y ait de concurrence entre les galeries. J’y vois des énergies complémentaires. On a tous des univers et des perceptions différents d’artistes.
Après on apprendra à se connaître avec le temps, et nos échanges ne pourront être qu’enrichissants.
Avez-vous déjà un type d’artiste particulier que vous souhaitez exposer ou êtes-vous ouverte à tous ?
Non, j’espère que la galerie avec le temps aura une certaine singularité, propre à moi et mes choix. Par exemple, les quatre artistes que j’expose en ce moment sont à la fois totalement différents, mais moi je vois un lien entre les deux sculpteurs Michel Blazy et Karim Ghelloussi et entre Jean-Simon Raclot et Jean-Luc Blanc qui sont très loin l’un de l’autre dans leur peinture à l’huile mais ont pourtant des points communs.
J’aimerais à terme, exposer des artistes internationaux, chose que je trouve qu’on fait peu. Je vais faire une visite d’atelier aux Beaux arts de Jérusalem, j’ai des contacts sur Istanbul, avec un artiste croate qui devrait faire parti de ma programmation au printemps prochain. Je veux essayer de ne pas rester trop locale.
Pour finir, en trois mots qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de galeriste ?
Le partage sans aucun doute que ce soit avec le public et les artistes, les rencontres qui sont un plus du métier qui permettent de nouer des relations d’amitié et professionnelles.
Et enfin, l’univers fascinant de l’art contemporain.