À l’entrée, nous sommes accueillis par la grande et impressionnante sculpture de Simone Leigh, lion d’or de la Biennale, sans doute la plus belle sculpture de la Biennale.
Pour évoquer l’esclavage et l’identité perdue de la femme africaine et afro-américaine, l’artiste a créé cette immense tête encadrée par deux longues tresses et sans yeux surmontant une robe bombée (cette même sculpture a été installée en juin 2019 à New York).
Elle est entourée de peintures de Belkis Ayon (Cuba) qui présente de grandes silhouettes expressives de femmes peintes dans des dégradés subtils de noirs, de blancs et de gris
Gabriel Chaile (Brésil) a rendu immenses les formes animales qu’on avait l’habitude de voir petites sur les étals des potiers. Grâce à un savoir-faire remarquable, ses sculptures en terre de plusieurs mètres de haut nécessitent une technique élaborée.
Myrlande Constant (Haiti), expose de grandes toiles (des drapeaux ?) brillantes très colorées composées de tissus et de paillettes de couleur, qu’elle présente comme de « la peinture avec des perles » aux thèmes explorés liés au vaudou
Delcy Morelos (Colombie) fabrique des immenses blocs cubiques de terre de plus d’un mètre d’épaisseur, posés les uns près des autres. Ces blocs sont composé d’argile évidemment, mais aussi de cannelle, de chocolat, de tabac, de charbon, etc. A la terre, elle associe peinture et matériaux naturels aux couleurs chaudes et odoriférantes.
Emma Talbot peint sur des soies peintes à la main intégrant ses écritures ou reprenant des citations. Elle explore différents thèmes : politique, le genre, la nature..
Kapwani Kiwanga (Canada) est anthropologue de formation. Elle travaille sur des thèmes reliant la politique et le social à la nature. Elle présente ici des tissus diaphanes couleur soleil couchant autour de trois stèles de verre et de sable issu d’exploitations gazières.
Sandra Vasquez de la Hora (Chili) a un très original travail de création de figures féminines à partir de bois pliés reprenant des thèmes issus de cultures indigènes.
Kerstin Brätsch (Allemagne) joue avec les matières mosaïques et les vitraux. Elle recompose des visages en céramique.
Solange Pessoa (Brésil) présente un alignement de grands dessins noirs sur fond blanc, des formes archétypiques, primordiales et rituelles évoquant des créatures sinueuses et des insectes en métamorphose.
La série de sculptures en stéatite sculptée de Pessoa démontre sa maîtrise de ce matériau. et sa souplesse en tant que ressources évoquant des histoires à la fois de processus et de fabrication, de nature et de culture.
Igshaan Adams (Afrique du Sud) crée des tapis matiéristes qu’on dirait faits de petites pierres, de gravillons, alors qu’en réalité, de près, on y voit des perles, des cordes, des tissus. Plusieurs lumineuses et monumentales tapisseries questionnant l’identité et l’hybridité des cultures sont présentées.
Tatsuo Ikeda (Japon) crée des dessins d’une très grande finesse dans d’infinis tons de gris aux influences biologiques.
Marguerite Humeau (France) présente de belles grandes sculptures dans des tons gris très doux à la limite de la recherche et de la fiction.
Tetsumi Kudo (Japon) présente de jolies fleurs fluorescentes oscillant sur fond noir.
Precious Okoyomon (Nigéria-USA) nous propose un Promenade dans un jardin recréé à l’intérieur d’un pavillon, comme si la nature avait repris ses droits : fleurs sauvages, petits ruisseaux, plantes et bonhommes en matière biologiques.
Le pavillon de l’Ouzbékistan présente une belle installation aux sols miroirs dorés et à l’atmosphère reposante avec des espaces en cercle pour s’asseoir, se reposer, échanger et méditer.
Mariana Castillo Deball (Mexique), avec ses dessins gravés au sol, réinterroge l’histoire et les imaginaires postcoloniaux.
Arcangelo Sassolino, Giuseppe Schembri Bonaci, and Brian Schembri (Malte) ont créé une installation impressionnante où des gouttelettes d’acier en fusion tombent d’en haut dans sept bassins d’eau, reprenant les thèmes principaux du Caravage.
Barbara Kruger (USA) crée des installations immenses utilisant des photos montages en noir et blanc inspirées de la presse.
Gian Maria Tosatti (Italie), « Storia della Notte e Destino delle Comete » (Histoire de la nuit et destin des comètes). Son instillation nous plonge au cœur d’une usine textile grandeur nature (rappelant l’industrialisation italienne des années 1960).
Après avoir traversé des entrepôts reliés par des escaliers métalliques, nous nous retrouvons dans l’appartement du contremaître qui surplombait la salle où une centaine de femmes devaient travailler, une large vitre de son appartement lui permettant de surveiller les ouvrières penchées sur leurs machines à coudre.