Première étape à Volvera, au sud de Turin, à la Fonderia Artistica di Piero De Carli e C., une fonderie d’art bien connue des meilleurs sculpteurs d’Italie, mais aussi de France, d’Allemagne, des USA, comme Penone, Ventura, Rivalta, Sosno, etc.
Manlio, Leo et Pierre venus par passion au métier de fondeur, animent une équipe d’une quinzaine d’artisans d’art maîtrisant toutes les techniques : travail de la cire, du ciselage, de l’écrémage, techniques de soudure, de lissage, patines, etc.
Située au cœur du territoire de la Fiat (qui a employé jusqu’à 50 000 techniciens), bénéficiant de l’environnement technologique de pointe des ingénieurs ou bureaux d’études en 3 D de l’automobile, l’entreprise œuvre à la réalisation des sculptures qui vont peupler nos rues, nos galeries et musées.
Manlio sait guider efficacement les artistes dans la concrétisation de leurs projets, et même davantage.
Des croquis d’agrandissement à la finalisation de la sculpture, il accompagne aussi l’artiste jusqu’à l’installation définitive de l’œuvre.
C’est l’équipe de la Fonderie d’Art qui a relevé le défi de la sculpture monumentale du Guetteur pour le Polygone Riviera de Cagnes.
Réalisée d’après le visage de Jules César, cette sculpture habitée (au même titre que la Terre Carrée de Nice) était un défi technique à plusieurs titres : par la taille (22 m de haut, 15 m de diamètre), par la complexité (270 pièces d’aluminium), par le transport (livré en 18 pièces à bord de 6 camions), et enfin par l’installation (plus de cinq semaines pour le montage).
Emblème du travail de Sacha Sosno, elle est devenue un marqueur dans le paysage. Elle abrite aujourd’hui un restaurant, des bureaux et une terrasse panoramique. Sacha nous ayant malheureusement quitté avant la fin des travaux, c’est Mascha, sa femme qui en a assuré avec bonheur la direction artistique.
« La meilleure galerie pour la sculpture, c’est la rue, c’est la plage, c’est la place » disait Sacha Sosno qui avait le désir de faire partager son amour de l’art au grand public.
Le dernier défi pour Manlio, était de faire le plus bel hommage à Sacha et de créer un lieu d’exception.
-Fonderia Artistica di Piero De Carli e C. S.a.s. (Volvera) - Tel. +39.011.9906888 - Fax +39.011.9859368- Email : [email protected]
Seconde étape à Montforte, ex Mons Fortis, un joli village très escarpé bâti il y a plus de mille ans autour de son château fortifié.
Il a été le siège en 1028 d’un événement douloureux. Fief cathare sous la protection de la légendaire contessa Berta, ses habitants ont été emprisonnés par ordre de l’archevêque de Milan, condamnés à morts et jetés dans les flammes.
Le cœur historique de Monforte est sillonné de rues abruptes s’élevant en colimaçon jusqu’à la place de la vieille église et de l’ancien clocher, vestige de église paroissiale bâtie au XIIIe siècle abritant aussi les oratoires baroques de Sant’Agostino et Santa Elisabetta. La place domine un immense paysage couvert en grande partie de vignobles.
Au fil du temps, et surtout ces vingt dernières années, le village, tout en préservant son architecture traditionnelle, n’a cessé de se transformer.
Saracca
Giulio Perin, ex-pharmacien a abandonné son métier pour se consacrer à la restauration d’une série de maisons, souvent en ruine, qu’il a rebâties et réhabilitées.
Il a racheté notamment la maison de Camiot, un vieil original habitant Saracca, un quartier abandonné par ses occupants partis vivre dans les rues plus accessibles du bas du village.
Camiot vivait avec ses animaux : un âne que les visiteurs étonnés pouvaient voir au balcon d’un troisième étage, deux chèvres, des poules, etc. qu’il transportait aussi dans sa voiture (bien qu’il n’ait jamais eu le permis).
Sa maison de vieilles pierres tombant en ruines est devenue grâce au talent de Giulio une des plus charmantes demeures du village. Troglodytique, labyrinthique, mélange de pierres anciennes et de plateformes faites de métal et de verre, il a su mêler le Moyen-Age à la post modernité. La partie haute des maisons a été réhabilitée en six chambres, toutes différentes, au vrai luxe, pas celui clinquant des grands hôtels, mais à celui de l’esprit, de la sensualité des vieilles pierres, des meubles anciens alliés au confort ultra moderne.
Les chambres aux sols couverts de très vieux carreaux de terre moulés à la main (couleur ocres ou sang de bœuf) sont spacieuses et lumineuses, meublées de vieilles armoires au bois élimé racontant des siècles d’histoires, de vénérables tables en bois, de souches tronçonnées (pour les tables de chevet) alliées à des luminaires contemporains.
Pas un centimètre qui n’ait été revu, revisité, pas un coin de mur qui n’ait été analysé, pas une couleur qui soit là par hasard, pas un rideau qui n’ai été choisi..., tout est pensé pour éveiller la sensibilité, l’émotion.
Au rez-de-chaussée des maisons, Giulio a créé un restaurant à multiples salles nichées dans les pierres et une épicerie de rêve : vins fins, champagnes, produits du Piémont, etc.
On peut goûter aux centaines de vins de sa cave (elle aussi creusée dans la roche), et aux spécialités piémontaises délicieuses.
-LE CASE DELLA SARACCA, via Cavour 5 - 12065 Monforte d’Alba CN - tel : 0173 789222 - cell : 333 1918060
[Monforte Contemporanea 2017 (23 septembre - 11 novembre)
Bien connu pour sa gastronomie (la truffe, les vins), le village accueille pour la deuxième année une exposition d’artistes contemporains internationaux.(Organisé par Exhibitioff - we create unconventional experience).
Cette édition a pu avoir lieu grâce au mécénat de Philippe Jacopin, originaire de Neufchâtel. Tombé amoureux du village, il a réhabilité avec goût sa maison aux terrasses dominant un vaste paysage de vignes et de cultures. Une jolie histoire qui a commencé par le cadeau de portes en bronze réalisées par Marcel Mathys (en 2012-2013) pour l’Oratorio Sant’Agostino et qui se poursuit par le mécénat de cette exposition d’art contemporain, un univers peu connu par Philippe avant son implication dans la cité.
En collaboration avec le Maire Livio Genesio et son équipe, Manlio de la fonderie d’art ainsi qu’un groupe d’artistes, cette exposition a pu voir le jour.
Du bas du village au plus haut, au coin des rues et des placettes, on découvre des œuvres étonnantes, inattendues qui contrastent avec les vieux murs médiévaux, les toits de tuiles rondes, et l’environnement de collines et de vignobles.
Au pied du village, la Venus de Milo couverte de tatouages de Fabio Viale est un condensé de culture classique et de thèmes issus de cette technique ancestrale de marquage du corps.
Admirablement réalisées par l’atelier de Manlio, le cheval licorne en bronze noir de Ronald Ventura trône sur la place à l’entrée du village.
Il galope à toute allure monté par un guerrier qui semble issu de l’héroïque fantaisie.
Plus haut, en grimpant les petites rues, le Guetteur de Sacha Sosno semble scruter le village. Travaillant à partir de bustes ou de statues antiques devenues références de notre mémoire collective (Vénus, Apollon, têtes d’empereurs, athlètes, etc.), Sosno revisite les archétypes de la mythologie gréco-romaine. Deux œuvres sont présentées : le Guetteur en marbre et aluminium et un peu plus loin, la belle colonne dorique découpant un paysage de vignes.
Sur une petite placette, les silhouettes de chiens blancs minuscules s’agrippant aux murs de Jelena Vasiljev semblent s’extirper des vieilles pierres telles les animaux des peintures rupestres qui sortiraient de leurs parois pour partir à l’aventure.
Devenus branchages, les fils de fer de Carlo D’oria semblent se plier à sa volonté de traduire avec le plus simple des matériaux la légèreté, la fragilité et le mouvement des branches sous le vent.
Un travail sur l’effort, le corps en action de Simone Benedetto qui présente un marin Sysiphe contraint de tirer une barque à moitié enterrée au plus haut du village.
En contrepoint, des jeunes à casquettes obnubilés par leur iPhone, ne semblent pas. concernés par le un paysage sublime qui d’offre à eux.
L’installation de Luca Pozzi dans l’auditorium Horszowski (inaugurée par le grand pianiste en 1986), présente de gigantesques balles de tennis déformées en métal doré jouant avec la lumière.
Le vernissage très sympathique sur la place a été suivi d’un cocktail et d’un concert avec les groupes musicaux d’Alberto Visconti (L’Orage) + Oggitani
L’exposition finit le 11 novembre. Un belle visite à ne pas manquer.
À quelques kilomètres de la Côte d’Azur, il est certain qu’une balade piémontaise est à ajouter à votre agenda de sortie très vite !