À la fois régionale, nationale et cosmopolite, Art Paris a mis en valeur de nombreuses scènes étrangères : la Russie en 2013, La Chine en 2014, Singapour et l’Asie du Sud-Est en 2015, la Corée en 2016, l’Afrique en 2017, la Suisse en 2018, l’Amérique latine en 2019 et la Péninsule ibérique en 2020.
Parallèlement, Art Paris s’est engagée dans un soutien à la scène hexagonale. Elle associe depuis 2018 le regard subjectif, historique et critique, d’un ou d’une commissaire d’exposition à la sélection de projets spécifiques d’artistes français proposés par les galeries participantes sur un thème défini et lié à un travail d’écriture présentant leur travail. Ce fut d’abord les artistes en marge de l’histoire par François Piron en 2018, Une scène française d’un autre genre par Camille Morineau et son association AWARE en 2019, Histoires communes et peu communes par Gaël Charbau en 2020, Portrait et figuration par Hervé Mikaeloff en 2021, Histoires naturelles par Alfred Pacquement en 2022 et Art & Engagement par Marc Donnadieu en 2023.
La pandémie de Covid-19 a marqué un tournant dans l’histoire de la foire : première foire physique postconfinement à s’être tenue dans le monde en septembre 2020, Art Paris a été le premier événement à inaugurer en septembre 2021 le Grand Palais Éphémère au Champ-de-Mars. Six mois plus tard, en avril 2022, elle a été la première foire au monde à développer une démarche d’écoconception basée sur l’analyse de cycle de vie.
Enfin, la foire s’est tournée vers des thématiques qui traversent la société et le champ de la création contemporaine : l’art et l’environnement en 2022, l’engagement et l’exil en 2023. Autant de partis pris qui contribuent à l’originalité de ce grand rendez-vous de printemps pour l’art moderne et contemporain et lui confèrent une place à part dans le calendrier international des foires.
La sélection 2023 : une liste renouvelée et puissante
Portée par le succès de ses précédentes éditions, la sélection 2023 poursuit la montée en gamme de la foire avec une liste d’exposants renouvelée à 32 % (soit 43 nouvelles galeries par rapport à 2022) et la présence de galeries majeures qui s’ancrent durablement dans la foire. Almine Rech signe ainsi son retour aux côtés de Continua, Lelong & Co., kamel mennour, Perrotin, Templon et Nathalie Obadia. 60 % des exposants sont français et 40 % sont étrangers. Cette volonté de la foire permet de valoriser la richesse de l’écosystème des galeries hexagonales : des enseignes incontournables en art moderne et contemporain aux galeries en région tout en passant par le soutien aux plus jeunes structures grâce au secteur « Promesses. »
On note donc le retour des galeries Derouillon, Dina Vierny, Catherine Putman, Maria Lund, Anne-Sarah Benichou tandis que la galerie Maia Muller signe sa première participation.
Du côté étranger, la liste des pays s’étend avec une première participation d’une galerie chilienne (AMS), ougandaise (Afriart), roumaine (Gaep), libanaise (Saleh Barakat Gallery). La Turquie est également représentée cette année par deux galeries (Martch Art Project et The Pill) ainsi que le Maroc avec le Comptoir des Mines et l’Atelier 21, tandis que la Corée totalise 4 participations avec H.A.N. Gallery, Gallery Woong, Simon Gallery et 313 Art Project.
On note également l’arrivée d’Apalazzo (Brescia), Baronian (Buxelles), Sébastien Bertrand (Genève), HDM Gallery (Beijing, Londres), Francesca Minini (Milan), Poggiali (Florence) ou encore celle de Nosbaum Reding (Luxembourg).
La présence des modernes s’étoffe avec le retour des galeries Ditesheim, Zlotowski, Repetto et la première participation de Retelet (Monaco). De même du côté de la photographie avec les premières participations de Bigaignon et Fisheye Gallery, ainsi que le retour de Camera Obscura.
Deux thématiques autour des questions de l’engagement et de l’exil
Art & Engagement
Marc Donnadieu, commissaire d’expositions indépendant, livre sa vision de la scène hexagonale à travers un choix de 20 artistes de différentes générations présentés par les galeries participantes. Cette sélection explore le regard porté par ces artistes sur la notion d’engagement, que ce soit envers l’art et l’oeuvre eux-mêmes ou vis-à-vis du monde, de son histoire ou de son actualité.
Selon Marc Donnadieu : « Si l’art ne change pas le monde, il y a des oeuvres qui résistent et s’opposent à leur façon aux coups portés. Des oeuvres qui forcent à la clairvoyance, à l’émancipation, à l’empathie et nous obligent à ouvrir notre regard sur l’art comme sur le monde, leur histoire ou leur actualité. C’est cet engagement-là des artistes et de leurs oeuvres que je souhaite mettre en lumière face aux ténèbres qui assombrissent le ciel de notre aujourd’hui. »
L’Exil : dépossessions et résistance
Confié à Amanda Abi Khalil, commissaire d’expositions indépendante et fondatrice de TAP (Temporary Art Platform) à Beyrouth, ce thème met en avant une sélection de 18 artistes internationaux, choisis parmi les galeries participantes, dont le travail aborde les questions liées à l’exil.
Selon Amanda Abi Khalil, « Partir d’un endroit ne veut pas dire ne plus y être. L’exil, choisi ou forcé, est toujours subi. Il réitère les attaches avec les lieux et les personnes dont on se sent dépossédés et transforme les résidus d’un ailleurs en condition de survie. Ceux-ci deviennent des points d’accroche dans les non-lieux auxquels on tente d’arriver, en vain. Dans un contexte actuel de tensions migratoires exacerbées pour cause de guerres, crises économiques et climatiques entre autres, cette ligne thématique propose d’aborder l’exil comme processus complexe, poreux, et personnel, pour l’entendre au-delà de sa connotation strictement géographique ou identitaire. Mis en exergue dans les pratiques artistiques sur l’hospitalité, le rapport à l’autre ou le sentiment d’étrangeté, ce thème fait parler les accents dans un monde de l’art où la mobilité des artistes est souvent fort célébrée. »
Pour découvrir la sélection des artistes 2023, c’est surle site dédié en cliquant ICI