Le musée d’Art Naïf Anatole Jakovsky poursuit son ouverture vers l’Art Contemporain en proposant une exposition originale "Les Apprentis Sorciers : Liccia, Macréau et Basquiat".
A priori, tout les oppose. Alors que Liccia, le Corse, est résolument ancré dans l’Art Brut, les deux autres artistes sont contemporains. Aucun rapport donc avec l’Art Naïf... Mais la magie opère et les différentes œuvres se répondent. Les apprentis sorciers sont assurément passés par là !
Que les polémistes se ressaisissent, exposer le travail de Dominique Liccia dans un musée d’Art Naïf n’est point un outrage. Non seulement, les tableaux sont saisissants, mais il est aussi bon de rappeler qu’ Anatole Jakovsky n’est autre que le premier biographe de Gaston Chaissac. A ce titre, "le Pape des Naïfs" entretenait une relation étroite avec l’Art Brut.

Dominique Liccia (né en 1953) est un artiste qui explore les possibilités d’une peinture brute et exubérante, dont l’observation du monde moderne est dotée d’un expressionnisme souvent corrosif. Avec lui, le dessin prend l’allure des graffitis citadins de la revendication. De la matière, du rouge du noir, du blanc, du bleu, il est difficile de ne pas penser à Dubuffet face aux œuvres de cet artiste corse.

Les tableaux de Michel Macréau sont eux beaucoup plus colorés, beaucoup plus enjoués et facétieux. Une gestuelle qui évoque le graffiti, une force pulsionnelle qui déforme, des couleurs d’une sensibilité exacerbée qui se libèrent de l’empreinte de Picasso ou Matisse, ses premières références. Un délice pour les yeux !
S’il y a un seul regret finalement à formuler vis à vis de cette exposition, c’est celui de n’avoir exposé que très peu d’œuvres du célèbre Basquiat.
Ces tableaux se comptent ici sur les doigts d’une main ! Dommage, l’affiche était alléchante... Tant pis, on se consolera avec Macréau !

Personnage éminent de l’art contemporain, Jean-Michel Basquiat a atteint son statut de célébrité sur la scène de Manhattan East Village. Il s’est lié d’amitié avec Keith Haring ou Andy Warhol...
Son art reste empreint de ses graffitis du début où les figures agissent comme des masques. Obsédé par la mort, ses oeuvres traduisent une
urgence autant qu’une révolte où de forts accents primitifs révèlent délibérément son identité noire et hispanique.
Infos pratiques :
Les Apprentis Sorciers
A voir jusqu’au 2 novembre 2009 au Musée d’Art Naïf Anatole Jakovsky, Château Sainte-Hélène,
Avenue Val Marie- 06200 Nice
Tel : 04 93 71 78 33