Arman vivant alors aux USA, de précieux courriers ont été échangés entre ces deux créateurs d’avant-garde : un sculpteur inventeur de nouvelles formes et un architecte à l’imagination particulièrement fertile.
Des plans, des photos et des échanges de lettres montrent la complexité d’une création architecturale originale en cours.
Le choix d’une habitation enterrée entourée d’annexes mobiles pour les chambres d’enfants et d’amis (qui ne verront pas le jour) avait été fait, permettant à Arman d’avoir sa chambre (peinte en noire) isolée du monde et de pouvoir vivre dans des espaces nés de ses pensées et de ses désirs.
Les dessins enlevés et pleins d’esprit de Guy Rottier devancent puis accompagnent la construction. Ils nous aident à saisir le raffinement d’une pensée avant-gardiste et écologique de la manière d’habiter où chaque chose est pensée.
En retour, les écrits et les dessins d’Arman (les deux sont d’excellents dessinateurs) indiquent ses choix face aux propositions de l’architecte, et sa volonté de créer ensemble une œuvre originale.
À travers les lettres échangées, nous pouvons suivre le cheminement de leurs pensées et quelquefois des heurts liés aux des contraintes financières ou de construction.
Le Fonds d’archives Guy Rottier, particulièrement riche (8000 pieces) a été déposé en 2017 à la Ville de Nice par sa fille, Odette Barberis Rottier. Désormais protégées, les archives de Guy Rottier sont inventoriées et étudiées en vue de leur valorisation notamment par une politique d’expositions.
Ce travail minutieux mobilise conjointement le Forum d’Urbanisme et d’Architecture, le service des Archives municipales et le MAMAC, dans leur complémentarité entre expertise archivistique et analyse historique ou encore critique du fonds.
En parallèle de cette exposition, une programmation d’événements associés (conférences, conversations, actions pédagogiques, visites d’architecture,
thématiques) animera régulièrement le débat.