LES PORTES DE L’EGLISE SAINT MICHEL DE SOSPEL SONT A NOUVEAU GRANDES OUVERTES. CE CHEF-D’OEUVRE DU BAROQUE RETROUVE ENFIN TOUT SON ECLAT
Inauguration des travaux : dimanche 16 novembre à 10h30.
L’Etat, le Conseil Général, la C.A.R.F., la Commune et les habitants se sont mobilisés avec l’aide de la Fondation du patrimoine pour financer les 1 600 000 euros de travaux. C’est l’équivalent de 45 emplois, sur une année, de compagnons maçons, fresquistes, peintres, restaurateurs, ouvriers et techniciens, qui ont été requis.
Le résultat est remarquable, et permet à la commune de Sospel de reconstituer tout son potentiel d’attractivité.
LE FINANCEMENT
Sur un montant total d’environ 1 600 000 € de travaux :
– 15 % legs testamentaire
– 40 % DRAC
– 20 % Conseil Général des Alpes Maritimes
– 5 % Dons des particuliers et entreprises - Fondation du patrimoine
210 familles, particuliers et entreprises se sont mobilisés et ont réuni 61 316 € de dons, ce qui est remarquable pour une commune de 3 000 habitants et 900 foyers.
La Fondation du patrimoine a "abondé" cette somme à hauteur de 24 336 €.
LA RESTAURATION
Entreprise sous la conduite de Pierre Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, elle a eu pour but de restaurer à l’identique tous les éléments significatifs de l’époque de sa construction initiale.
« C’est magnifique, c’est remarquable ! » Architectes, compagnons des entreprises de restauration, fresquistes et peintres, couvreurs…. Tous sont unanimes à pouvoir enfin qualifier le résultat du travail de chacun. Ils peuvent désormais le voir dans son ensemble et l’apprécier pleinement.
Saint Michel était une grande et belle église ; elle a enfin retrouvé tout son éclat.
Depuis plusieurs décennies, la commune souhaitait la restaurer, mais reculait devant la charge financière. La décision fut enfin prise d’entreprendre les travaux. L’impulsion vint d’une dame de la commune à l’origine d’un legs testamentaire important, suffisant pour permettre de réaliser les travaux les plus urgents et repousser l’arrêté de "fermeture pour péril".
Puis l’Etat (la DRAC) et le Conseil Général ont assuré le Maire de leur engagement financier. Mais il restait toujours une part importante à la charge de la commune, peu compatible avec ses ressources.
En 2009, le Maire de Sospel signait une convention avec la Fondation du patrimoine. L’objectif ? Donner aux habitants de la commune, sensibles à son histoire, à son patrimoine architectural, l’occasion d’exprimer directement leurs soutiens à la décision du conseil municipal en participant financièrement au projet.
Cette mobilisation permet à la commune d’alléger d’autant son financement propre.
Cette restauration va permettre d’accroitre l’attractivité touristique. Car l’attrait du site de Sospel et son patrimoine sont depuis les années 1950 les principales ressources économiques de la commune. Elle est riche de deux édifices classés Monuments Historiques (Saint Michel et le Pont Vieux sur la rivière Bévéra), ainsi que de plusieurs édifices ou éléments inscrits.
SAINT MICHEL
Dominant une large place bordée de palais à portiques et de chapelles, l’édifice a été bâti au milieu du XVIIe siècle, sur l’emplacement d’une première église romane dont subsiste le clocher Lombard du XIIIe siècle. La façade, constituée de 2 ordres séparés par un riche entablement, est surmontée d’un fronton triangulaire typique du "pré baroque romain".
Deux chapelles de Pénitents enserrent l’église, qui fut Cathédrale à l’époque du Grand Schisme d’Occident.
Les ornementations intérieures très riches en couleurs ont été exécutées dans le style baroque par des artistes du Piémont et de Ligurie.
Classée au titre des Monuments Historiques en 1951, l’église abrite un célèbre retable à 3 volets attribué à François Brea.
LA ROUTE DU SEL
Sospel était une des principales étapes de la route du sel qui permettait d’approvisionner Turin et le Piémont depuis les salins d’Hyéres, Villefranche sur mer et Nice, la vallée du Paillon, puis le col de Tende.
Cette route représentait pour les ducs de Savoie un enjeu stratégique et économique considérable pour l’époque. Sous l’impulsion de Charles Emmanuel, Duc de Savoie, le chemin muletier fut aménagé rapidement de 1610 à 1612 en Route Royale. A la fin du XVIIIe siècle, il fut décidé de la rendre carrossable (accessible aux voitures à 4 chevaux), ce qui demanda plusieurs décennies de travaux.