Simon Nicolas
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Chez Simon Nicolas c’est souvent la rue et l’espace environnant qui fournissent de la matière première à sa pratique sonore. Adepte du field recording et d’une écoute prolongée d’un espace qui peut varier en fonction du positionnement des micros, et donc donner naissance à des textures sonores et des perceptions différentes, il constitue progressivement une banque de sons potentiellement utilisables dans des travaux futurs, notamment des interventions empruntant à la forme du concert.
Mais son travail fait également montre d’une attention soutenue au contexte à travers la manière dont sont mises en place ses installations. Symphonie par exemple, où sont utilisées des gouttières de la Villa Arson afin de diffuser une composition qui vient révéler les lignes architecturales. Ou bien Tone, installation sur le toit de quatre haut-parleurs émettant quelques fois dans le mois un court signal qui vient couvrir la ville et qui tout en restant non identifiable s’immisce subrepticement dans le quotidien et vient perturber le réel. Avec Public Adress des haut-parleurs accrochés dans une salle close ne diffusent que le bruit de leur activation et de leur désactivation, se posant en prémices d’un message qui ne vient jamais.
Avec des sons ténus ou des (non) phénomènes à peine audibles qui se manifestent de manière irrégulière ou sur un temps élargi, c’est aussi une notion d’attente qui est mise en jeu, et parfois engendre chez le spectateur le doute quant à ce qu’il est en train d’écouter en même temps qu’il installe une certaine tension, une possible frustration.
Simon Nicolas est lauréat du Prix de la jeune création contemporaine de la Fondation Bernar Venet
Prix décerné par Alexandre Devals, représentant de la Fondation Venet.
Photo de Une : Symphonie, 2014, Installation sonore in-situ, Buzzers piézoélectriques, pavillons en inox, amplificateurs © DR
Source : villa-arson.org