Charlotte SALOMON
Evénements liés à l'artiste
Charlotte Salomon : hommage au (…)
Charlotte Salomon née en 1917 dans une famille juive, vivait dans le quartier bourgeois de Charlottenburg à Berlin.
Albert Salomon, père de Charlotte, chirurgien renommé est professeur à l’Université de Berlin.
En 1926, sa mère se suicide, Charlotte alors âgée de 8 ans pense qu’elle est morte frappée par l’épidémie de grippe.
En 1930 son père se remarie avec Paula Lindberg, chanteuse d’Opéra célèbre. Grâce à elle, Charlotte côtoie le cercle culturel et artistique.
En 1933, la montée en puissance « national-socialiste » et la législation antisémite bouleversent la vie des Salomon.
A 16 ans elle est obligée de quitter le lycée et prend des cours de dessin à domicile.
En 1935 elle est admise à l’Académie des Arts de Berlin et retenue pour le premier prix qu’elle ne pourra recevoir afin de ne pas exposer en public sa judéité.
LA DETRESSE VILlEFRANCHOISE ET L’ECLOSION DE L’ARTISTE.
En 1939, suite au pogrom tragique du 9 au 10 novembre 1938, ses parents envoient Charlotte vivre avec ses grands-parents, déjà réfugiés à VILLEFRANCHE-SUR-MER chez OTTILIE MOORE, riche américaine philanthrope.
Elle les accueille dans sa grande villa « l’ERMITAGE « surplombant la rade (aujourd’hui rue de l’Ermitage) Charlotte est bouleversée par la beauté de ce cadre.
Ses premières peintures retracent, avec des couleurs lumineuses, ses premiers moments d’émerveillement qu’elle décrit dans les premières lignes de l’épilogue de son oeuvre « vie ? ou théâtre ? »
C’est à Villefranche et à 23 ans que Charlotte apprend toute la vérité.
Sa grand-mère se suicide et son grand-père lui révèle la vérité de l’histoire de sa famille et sa longue lignée de femmes et même d’hommes suicidaires.
Charlotte confie sa détresse au DR MORIDIS médecin Villefranchois.
Il lui conseille avec une grande affection de peindre pour guérir le mal dont elle souffre.
Elle se livre, alors, corps et âme à la mise en scène de sa vie.
Elle peint nuit et jour. Elle veut inclure musiques et textes à ses tableaux peints à la gouache exclusivement à partir de trois couleurs de base : bleu, rouge, jaune.
Ainsi nait « leben ? oder theater ? » ; « vie ?ou théâtre ? », quête douloureuse sur le drame de sa famille, l’angoisse de sa propre destinée, et l’amour fou ressenti pour Alfred.
L’oeuvre est composée de 1300 gouaches autobiographiques.
A Villefranche elle se marie avec Alexander Nagler, réfugié hongrois qui devient son conseiller et protecteur. Le Dr Moridis et sa femme sont les témoins de ce mariage.
En 1943, se sentant menacée, elle décide de mettre son oeuvre à l’abri, elle se tourne vers le Dr Moridis et lui dit en lui remettant la totalité de cette oeuvre : « je vous en prie, prenez soin… C’est toute ma vie. »
Au lendemain de la guerre il les remettra à Ottilie Moore. Les parents de Charlotte miraculeusement sauvés ne découvriront l’oeuvre qu’en 1947 en venant à Villefranche.
Dans la nuit du 24 Septembre 43, sur dénonciation, la gestapo arrête Charlotte à l’Ermitage. Alexander, même s’il n’est pas menacé, demande à suivre sa femme enceinte de 5 mois.
Déportée à Auschwitz le 10 Octobre 43, elle est gazée le jour même.