Véronique Champollion et les Bains d’Art (3/3)
Véronique Champollion
Biographie
Après l’obtention de son diplôme aux Arts Décoratifs de Paris en 1981, Véronique
Champollion se spécialise dans le dessin animé ; les formes en mouvement, les
histoires séquentielles et narratives constituent la base de son travail à cette époque. Un passage dans le monde de la publicité à Paris lui fait perdre de vue les narrations qu’elle affectionne. À Antibes depuis 1990, elle lance le groupe "Art Mobil" avec Jean-Claude LeMalin (décédé en 2009) et de nombreuses expositions du groupe se succèdent : Vence, Nice, Milan... C’est aussi l’époque de la Galerie du lundi au Cours Saleya à Nice ; cet espace à ciel ouvert, jouxtant le marché, la brocante et les marchands de quatre saisons permet aux jeunes artistes de présenter leurs oeuvres toutes les semaines. L’évolution artistique de Véronique lui permet d’exposer dans des lieux multiples, aussi bien dans la région en privilégiant Antibes avec les "Bains d’art" ou Nice chez Ferrero, que dans des lieux très convoités du monde de l’art : Monaco, Milan, Turin, San-Francisco ou Hong-Kong.
Aux expositions se greffent des performances et installations qui inscrivent
résolument son travail dans l’art contemporain.
Les supports et la technique
Malgré l’utilisation de la peinture acrylique, le support traditionnel de la toile brute
est rarement utilisé. En effet, les éléments les plus disparates servent d’éléments
de base à ses peintures, en privilégiant notamment tout ce qui se rapporte à la
communication : le papier journal - avec les nombreuses pages de Nice-Matin -, le
papier d’affiche (de cinéma, de publicité, de soldes,..), les tirages photos et surtout les livres, vieux ou neufs, avec un évident penchant pour les classiques ou les romans de gare. On retrouve ici son goût pour la culture populaire avec les imprimés de tissus souvent très vifs, les nappes provençales, les foulards, ou les rideaux stéréotypés. Sans oublier les objets de consommation (boites de conserves, ustensiles...) tellement appropriés par le Pop Art ou le Nouveau Réalisme qu’on finit par omettre les ressources qu’ils peuvent recéler comme support pictural.
Pourquoi ce détournement, pourquoi ne pas utiliser le papier ou la toile ? La richesse d’un élément fabriqué, connoté et utilisé à d’autres fins permet de donner une nouvelle lecture aux thèmes qu’elle affectionne : les figures héroïques (Judith et autres allégories), les scènes mythiques ou les citations d’oeuvres d’art. Les personnages deviennent des icônes aussi populaires que le support sur lequel ils apparaissent pour accentuer la contradiction entre le signifiant et le représenté.
La technique se met aussi au service de la représentation. L’acrylique, la peinture
à l’huile ou le collage servent essentiellement pour investir les supports dont nous
avons parlé. Tandis que les sculptures - et elles sont de taille ! - sont constituées de papier mâché pour l’extérieur, avec le plus souvent une armature de carton et de fer ainsi que de la résine et de la fibre de verre. Les matériaux les plus divers sont exploités, ainsi que les techniques traditionnelles.