Maurice Maubert Santa Manza 3 – Les Passeurs, à la Conciergerie Gounod

Dans cette exposition de l’opus 3 de la Santa Manza, Maubert continue son exploration de la Méditerranée vue d’un quai du port de Nice.
Les deux premières expositions, celle de Ponchettes (en 2008) et celle chez Renato Soardi (en 2010) exprimaient déjà un désir d’ailleurs, celui d’un Marius niçois attiré par l’aventure, mais qui resterait à quai. Un sage, peut-être, qui sait que sa vie est ici, que l’ici contient déjà tous les continents, que le voyage a déjà commencé quand on est au bord de la grande bleue.

Le Capo Rosso, un cimentier qui faisait des allers-retours entre Nice et la Corse, était souvent amarré à un quai du port. Maubert enfant, puis adolescent a été marqué par sa sombre et impressionnante masse se détachant sur le bleu intense des flots. Devenu dans son imaginaire, la Santa Manda, du nom d’un golfe près de Porto Vecchio, le cargo renvoie l’image de cette présence permanente en même temps que la possibilité d’un départ, d’un voyage qu’il nous propose de faire.

Les personnages de Maubert semblent admirer la mer pour les rêves qu’elle recèle.

Depuis plus de 2300 ans, Nice a vu passer le monde. Ses marins ont navigué sur bien des mers et notre grand homme, Garibaldi, les a toutes sillonnées.
Comme lui, Maubert semble connaître intimement la mer, son scintillement, ses vagues, ses couleurs changeante ?, ses ombres. Elle se révèle dans toute sa beauté vibrante au bout de ses doigts et de ses pinceaux. Ses très larges marines à l’encre brune se passent de bateaux ou d’autres références terrestres. Juste une mer calme et l’horizon... Un horizon comme limite de la vision et promesse d’un ailleurs invisible, indicible.