Nils Udo a toujours aimé peindre la nature, les paysages.
Dans son jardin de Bavière, il décide très tôt de planter un arbre pour le peindre. Il achète ensuite des parcelles de terrains autour de chez lui pour réaliser ses premières plantations-installations englobant des roseaux, des plantes, des brindilles, des fleurs, des feuilles, etc.
Tel Monet composant son jardin de Giverny pour le peindre, Nils Udo intervient sur les paysages pour les transformer.
Après des études graphiques à Nuremberg, il s’installe à Paris pour parfaire sa formation.
En 1972, il délaisse la peinture pour ce qu’on appelé le Land Art dont il est un des précurseurs, même s’il s’en défend, considérant qu’il ne veut pas utiliser la nature, mais au contraire, en extraire les images qu’elle lui inspire.
Son goût des couleurs se retrouve dans des compositions réalisées avec des éléments trouvés sur place. Fleurs, feuilles, branches, choisies par l’artiste au gré de ses promenades, sont utilisées pour recomposer un coin de nature sublimé par son regard esthétisant.
Le lieu est important. Il dit arriver sans idées, attendre l’inspiration pour se mettre au travail.
Ses principaux outils, la pelle et le pinceau, sont au service d’une même vision.
Son travail est manuel, celui d’un jardinier ou d’un forestier, mais la peinture est toujours présente, sous-jacente dans ses compositions.
"La Mer", titre de l’installation éphémère créée sur l’île Sainte Marguerite (à la pointe du Dragon - photo de Une), associe aux rochers de bord de mer divers végétaux trouvés sur l’île : cannes de Provence, feuilles de palmier, feuilles de cordyline, etc. Présentée comme encadrée, l’installation a l’allure d’un tableau, d’une fenêtre sur la mer. Fragile, donc éphémère cette œuvre n’a pas résisté au temps.
Nils Udo réalise à travers le monde de nombreuses installations dans des environnements ou des paysages très différents (Chaumont, Landes, la Roche sur Yon, Mérou dans l’Essonne, Japon, Israël, etc.)
Ces installations dans la nature une fois achevées, sont fixées dans de grandes photographies carrées dans lesquelles l’œil se plonge pour s’y perdre un peu.
Les bords de mer l’ont particulièrement inspiré.
Ses Maisons d’Eaux, des espaces sur le sable ou sur l’eau délimités par des roseaux dégagent une certaine poésie, peut-être un peu atténuée par la recherche d’un équilibre, d’une esthétique trop parfaite.
En 2004, il reprend la peinture avec un œil nouveau, un troisième temps après l’installation et la photographie.