Par sa programmation à l’année il tente d’une part de « revisiter » l’histoire de l’art en empruntant ses failles et ses itinéraires-bis, et d’autre part d’entretenir un dialogue avec le monde, depuis un territoire identifié qui est lui-même un carrefour et un lieu de passage. Ce positionnement dialectiquement ouvert sur l’ancien et le nouveau, le local et le lointain, l’illustre et le modeste, est une matière constante de réflexion pour les publics comme pour les artistes d’aujourd’hui, une manière de reconsidérer par l’expérimentation le point de vue sur les problématiques traditionnellement liées à la création artistique.
Inscrite dans le cadre de « L’art contemporain et la Côte d’Azur », cette exposition met en lumière, autour du fonds d’oeuvres donné à la ville de Carros par le poète et collectionneur André Verdet (1913-2004), une vision singulière de l’histoire - et des petites histoires - de la création contemporaine sur la Côte d’Azur. Présentation sélective de la donation Verdet, complétée par de précieux emprunts dans la collection et à l’extérieur, elle tend à dépasser les frontières du regard pour « rendre fertile la rétine de l’oeil » en regroupant plusieurs générations d’artistes ayant travaillé au même moment dans le même périmètre mais dans des directions différentes, formant ainsi un panorama subjectif d’artistes azuréens ayant croisé la route et le regard de Verdet.
Poète, résistant, écrivain, plasticien, homme engagé, André Verdet fut l’une des figures centrales de ce microcosme à géométrie variable. Son regard aiguisé et ses amitiés éclectiques lui ont permis de bâtir, à travers sa vie et sa collection, un récit particulier de l’aventure de l’art contemporain sur la Côte d’Azur. Intime des grands maîtres de l’art moderne comme Picasso ou Léger, dans le mouvement de jeunes avant-gardistes autour d’Antibes dès les années 50, Verdet a su rester attentif aux mouvements et aux courants qui ont traversé son époque, des Nouveaux Réalistes à l’École de Nice en passant par le Groupe 70 et autres expérimentateurs. Il a également soutenu et aimé nombre d’individualités, d’artistes singuliers, souvent liés à ses lieux chers, Saint-Paul-de-Vence, Cagnes-sur-Mer ou Vallauris.
Par ailleurs, des regards extérieurs traduisent la singularité de cet ensemble, avec des portraits d’artistes, témoignages photographiques de Frédéric Altmann, qui fut l’ami proche de Verdet et le premier directeur du CIAC, et une intervention de Caroline Challan Belval, jeune artiste en résidence au château au mois d’août, pour une séance d’échange avec le public autour de la collection et de la création.
Arman, Armand Avril, Bruno Bazire, César, Max Charvolen, James Coignard, Bernard Damiano, Noël Dolla, Paul Duchein, Gérard Eppelé, Pierre Faniest, Jean-Claude Farhi, Franta, Pierre Gastaud, Michel Gaudet, Felipe Gayo, Claude Gilli, Henri Goetz, Hans Hartung, Vivien Isnard, Jani, Paul Jenkins, Tomek Kawiak, Yves Klein, Dominique Landucci, Jean-Jacques Laurent, Charles Malausséna, Emile Marzé, Martin Miguel, Thomas Papadoperakis, Gilbert Pedinielli, Pablo Picasso, Anton Prinner, Serge III, Théo Tobiasse, Raoul Ubac, Javier Vilato, Jean Villeri, André Villers, Alkis Voliotis, …