Outremers
À la différence des marines classiques, Maubert n’installe pas la place du regardeur sur le rivage, mais sur la mer, une mer ondulante, étincelante, hypnotique.
Son triptyque "Orizon" (aux formats différents), renforce ce sentiment de voguer sur une mer accueillante, cerné par la ligne claire de l’horizon.
Ses touches vibrantes de bleus profonds induisent un bercement infime, hypnotique, aspirant à la sérénité, au zen.
Une autre toile, un quasi monochrome bleu, montre un groupe d’hommes scrutant la mer, semblant attendre quelque chose.
Une image peut-être de ces migrants espérant atteindre l’autre rive, celle d’un paradis rêvé, d’un éden souvent trompeur et menteur.
Mais ce qui intéresse le peintre, ce n’est pas l’autre rive, c’est la traversée elle-même, se retrouver au milieu de la mer, sans autres limites que l’infini de horizon.
C’est peut-être dans cette barque pendue sur la grève que l’artiste nous fait voyager. Dans l’installation présentée, elle est sombre et se découpe sur une grande peinture d’un fantôme de barque gisant au fond d’une eau limpide.
C’est l’atmosphère composée essentiellement d’air et d’eau qui, diffractant particulièrement la lumière bleue, a fait de notre Terre cette "Planète bleue" des astronomes ou l’"Orange Bleue" des poètes et des peintres, d’Eluard à Maubert.
Pour mieux nous montrer comment l’horizon imprègne l’imaginaire, il nous présente la sculpture d’un crâne percé d’une fenêtre d’où on voit une mer et un ciel légèrement tacheté de blancs nuages.
Sur le mur d’entrée, des travaux en sépia : marines remarquables et portraits très sensibles complètent l’exposition.