Aux murs, les grandes toiles et les dessins qui illustrent le bel ouvrage montrent le travail passionné de l’artiste inspirée par les riches métaphores de l’auteur.
Née au Canada, à Wales en Ontario, Jane a découvert très jeune sa vraie passion : les livres, les dictionnaires, les images. Son amour infini pour les mots l’ouvre à la poésie, à un monde inspiré ou règnent le rêve et l’imaginaire. Elle trouve son bonheur dans le dessin, une activité intense mais plutôt solitaire qui lui convient parfaitement : “Un besoin nécessaire irrépressible de trouver la paix avec soi même dans l’art et la création” (Kandinsky).
Pour Jane, la ligne est primordiale. Elle est courbe, ondoyante, généreuse, née d’un geste souple, naturel, à la manière d’un calligraphe.
Le corps des femmes constituent un vocabulaire de base qu’elle conjugue d’une infinité de manières. Par son sens plastique des formes, des volumes, elle célèbre la féminité dans tous ses états.
Les femmes qu’elle dessine sont longilignes, élancées, leurs corps emmêlés, ondoyants comme des volutes. Elles s’enroulent en arabesques asymétriques, s’enchevêtrent, s’enlacent.
On est dans l’univers de l’esthétique Art Déco où la fluidité des courbes végétales envahit les ferronneries, les fresques, les vitraux et la joaillerie.
À la sensualité des formes végétales, métaphore de l’image de la femme, a répondu un besoin d’élévation, de formes épurées. Klimt, Aubrey, Beardsley ou le Picasso de la “Joie de Vivre” sont des référents liés à ce sentiment de vie qui s’épanouit. Comme dans les dessins de sculpteur, on sent le modelé, le contournement des formes.
Chaque composition est réalisée à partir d’un point. Sans projet initial, l’artiste laisse son imagination s’envoler. La ligne court librement sur le support papier ou toile, son geste fait advenir une composition qui se dévoile peu à ses propres yeux.
La lecture attentive du Prophète nourrit son inspiration depuis des années. Chaque thème, chacune des réponses que le Prophète donne au peuple d’Orphalèse a fait éclore une multitude de dessins et de peintures répondant à cette œuvre visionnaire.
À la beauté des textes, à leur transcendance, Jane répond par des formes épurées, élancées, où Klimt, Beardsley ou le Picasso de la "Joie de Vivre" sont convoqués pour leur sentiment de vie qui va s’épanouissant.
Par ses lignes courbes, ondoyantes, généreuses, nées de gestes souples, inspirés, à la manière d’un calligraphe, par son sens plastique des formes et des volumes, elle célèbre par de multiples approches cette œuvre sublime et intemporelle.