Ainsi la grande vasque noire, utilisée pour son installation e ?volutive Adduction, (Hall des Archives De ?partementales, à Marseille) a pris l’apparence d’un cosmos ou d’un énorme bijou noir, rouge et or. Ses contenants d’eaux minérales issus de son installation pour les colloques de Cerisy sur Francis Ponge ont l’allure de petits corps sculptés, et les seaux en verre de Trouble proviennent du work in progress de Bruay-la-Buissie ?re.
Présentée à Paris en 2013, puis à Marseille et maintenant à Nice, sa grande installation évolutive "1000 litres" continue de se transformer. Par les orifices creusés, l’eau qui coule érode lentement le savon, creusant des rigoles de plus en plus profondes.
La couleur et la texture des matières créées renvoient à l’intime du corps (os, cervelle, muqueuses), à ses fluides (écoulements, suintements, transpiration), mais aussi à ses blessures, ses cicatrices, ses stigmates.
Grâce à ses principaux "outils" : le savon hydrophile, l’eau, instrument idéal pour exprimer l’écoulement du temps, et l’air invisible, immatériel qui assèche, fait craqueler la matière, l’artiste agit en démiurge responsable d’œuvres en mutation.
Elaborant des processus qui engendrent de nouvelles formes, elle assiste en première spectatrice aux métamorphoses de ses œuvres.
Contrairement à Picasso disant : "On ne finit pas une œuvre, on l’abandonne", Nalbandian est déterminée à ne pas laisser se figer les formes qu’elle crée. Elle continue de nourrir, de surveiller, de choyer ses créations de savon.
Charlotte Pringuey-Cessac
Au premier étage de la galerie, Charlotte Pringuey-Cessac présente une série d’empreintes réalisées à partir de noirs charbonneux et veloutés. Imprimés par des tampons aux formes géométriques simples, jouant avec délicatesse sur l’impression et l’empreinte, l’artiste explore le contraste absolu du noir et blanc.
Voir la très belle souche de bois et les délicates empreintes sur feutre...