| Retour

Fin de cet événement Juin 2014 - Date du 17 juin 2014 au 28 juin 2014

Ela Tom - Parcours 1994-2014

Toujours à la recherche de jeunes talents, la galerie Nouchine, devenue itinérante, présente dans un lieu éphémère derrière l’église du port de Nice, la jeune peintre d’origine polonaise Ela Tom, Jusqu’au 28 juin, au 11 rue Fodéré à Nice.

Un des premiers dessins d’Ela réalisé à la crèche alors qu’elle avait trois ans, "a fait le tour de la Pologne". Admiré de tous, ce croquis d’une enfant jouant au ballon indiquait un talent précoce qui a probablement pesé sur sa destinée de peintre.

Petite fille plutôt secrète, préférant la solitude de sa chambre, Ela écrit des poèmes, des nouvelles, dessine beaucoup, danse, joue de la guitare, de la flûte, s’essaie à la composition. Mais entre toutes ces disciplines un choix va devoir se faire. A huit ans, elle doit abandonner sa vocation de danseuse classique (pas d’école professionnelle dans sa ville), plus tard, elle d ?laissera la musique, l’écriture, mais pas complètement, car le dessin arrive à concilier tous ses intérêts.

À 14 ans, inscrite à l’Ecole Nationale des Arts Plastiques, elle suit un enseignement complet qui lui donne d’excellentes bases classiques. "Du paysage au cheval au galop, on devait savoir tout faire... On y gagne une maitrise technique mais pas de style à soi".
Un stage en Belgique organisé par le premier gouvernement démocratique polonais va donner une nouvelle direction à sa vie. Partie pour un an à Bruxelles, elle va s’y fixer.
Ayant quitté son pays et sa langue, il lui a fallu s’adapter, apprendre de nouveaux codes, s’immerger dans une culture différente.
Pour gagner sa vie, elle travaille comme modèle, fait des casting pour des court métrages, tout en poursuivant ses études en jeune fille sérieuse et concentrée. Elle se sent libre, fréquente les ateliers, les académies, se frotte au milieu artistique.

Pour évoluer dans son travail, il lui a d’abord fallu désapprendre, perdre les automatismes des techniques classiques, se défaire de la manière académique, décloisonner ses connaissances dans le but de retrouver une vraie spontanéité : "J’ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant." (Picasso)
Mais comment désapprendre ? "il faut redoubler de travail, se mettre dans la difficulté, dessiner sans recul ou très grand, créer des déséquilibres" par exemple en dessinant les modèles dans des positions inconfortables ou en utilisant l’encre de Chine ou l’aquarelle, des techniques qui ne permettent pas de retouches. Et par-dessus tout, oublier son intellect, retrouver sa spontanéité en travaillant vite.

En 1996, sa première exposition personnelle au centre Félicien Rops de Bruxelles est bien accueillie : premiers succès, ventes, articles de presse... son chemin est tracé.
Elle expose tous les ans, mais sans être liée à une galerie car elle désire être libre dans son travail comme dans sa vie personnelle.

Pour parfaire sa formation, elle s’inscrit à l’Institut de peinture Van Der Kellen en 1997 où elle apprend les anciennes techniques de la peinture à l’huile qui vont l’aider dans ses recherches. À partir de là, délaissant pastels et encres, la peinture à l’huile devient son médium préféré, particulièrement adéquat pour l’expression des corps et les visages qu’elle veut rendre.
La peinture à l’huile rend possible le geste d’effacer, de retirer de la matière en créant des effets de flous, des mouvements, une nouvelle technique qui consiste à enlever, à dé-peindre. Ela travaille comme un sculpteur qui soustrait de la matière pour révéler les formes cachées.

Ses personnages évoluent dans un espace blanc, peinture blanche sur toile ou papier blanc, de l’immaculé pour accueillir ses corps dansant, tendus, étirés ou au contraire refermés sur eux-mêmes, repliés. Debout, immobiles, allongés (en sommeil ?), recroquevillés les uns contre les autres, ou en action, ses personnage sont avant tout des corps. Féminins ou masculins, de dos ou de face ? Une équivoque souhaitée par l’artiste qui désire peindre simplement des êtres humains.*

Sous la peinture qui donne le mouvement, on sent un solide dessin qui suggère des corps souvent incomplets, des esquisses de corps aux apparences indéfinissables, indicibles, mais pas totalement incompréhensibles car ils s’ouvrent à l’interprétation, à l’analyse. Transcendant les images, ils transmettant les émotions que l’artiste y a enfouies.

Artiste(s)

Ela TOM

Ela Tom est née au début des années 70 en Pologne. Des études à l’Ecole Nationale des Arts Plastiques de Koszalin de 1985 à 1990. Un stage de scénographie et des réalisations de décors pour le Théâtre National de Slupsk ainsi qu’un prix en 1989 au concours national de création d’affiche. (…)

pub